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Acathiste (hymne) : Hymne en l’honneur de la Mère de Dieu, constitué de vingt-quatre stances disposées selon l’ordre des lettres de l’alphabet. Composé probablement vers le VI-VIIe s., il est attribué par certains à saint Romanos le Mélode. Il est chanté solennellement en totalité le cinquième samedi du Grand Carême, et par parties chaque vendredi soir de cette période. Par ailleurs, il est simplement récité chaque jour aux Complies. Normalement les moines le connaissent par cœur et aiment à le réciter pendant la journée, en alternance avec la Prière de Jésus. Il existe aussi des Acathistes pour honorer les saints, les diverses icônes de la Mère de Dieu, le Christ et la Sainte Trinité.

Acédie : État spirituel négatif complexe, assimilé par les Pères à une passion, constitué de paresse, de dégoût, d’inappétence, de léthargie, d’abattement, de tristesse, d’ennui, et souvent accompagné du besoin de se déplacer ou, pour le moine, de quitter sa cellule et de rechercher des contacts et des distractions.

Agiasmos : Eau qui a été bénie et est bue à la fin de la Liturgie par les fidèles qui n’ont pas communié.

Agrypnie : Vigiles. Office de veille nocturne, célébré à l’occasion des fêtes importantes, qui est constitué des Vêpres et des Matines réunis et chantés de manière solennelle. Normalement, cet office, qui commence à une heure avancée de la nuit, dure de cinq à sept heures et, après un repos, les moines célèbrent au petit matin les Heures et la Divine Liturgie, laquelle est suivie d’un repas de fête. Lors des fêtes patronales des monastères, l’agrypnie peut être célébrée de manière continue, et dure environ quatorze heures. Le mot est aussi parfois utilisé pour désigner la veille personnelle quotidienne du moine dans sa cellule.

Ancien : Désigne le supérieur d’une communauté ou un père spirituel. Dans les kellia*, à la mort de l’Ancien, c’est le moine le plus ancien dans l’ordre de la profession monastique qui devient son successeur, tandis que dans les monastères cénobitiques, l’higoumène, appelé aussi Ancien, est élu par toute la communauté des moines profès.

Antidoron : C’est ce qui reste des prosphores* lorsque le prêtre en a extrait l’Agneau et les parcelles de commémoraisons au moment de la Proscomidie* (préparation de la Liturgie), est coupé en morceaux, est béni par le célébrant lors du chant du Notre Père et est donné, à la fin de la Liturgie, par le prêtre à chacun des fidèles qui n’ont pas communié. On peut aussi le transmettre aux fidèles absents ou malades.

Arsanas : Les monastères du Mont-Athos sont construits en retrait de la mer. Ils peuvent même en être assez éloigné. L’Arsanas désigne le magasin du monastère construit au bord de la mer et, par extension, le petit port fortifié de celui- ci. Selon E. Trapp (Lexikon zur Byzantinischen Gràzitât, 2. Faszikel, Vienne 1996, p. 204), le mot vient du vieux vénitien arzanà et désignait à l’origine un chantier naval.

Artoklasia : Petit office célébré, lors des Vigiles, au cours des Vêpres, où le prêtre bénit cinq pains, du vin, de l’huile et du froment, qui ont été placés sur une petite table au milieu de la nef. Dans la prière de bénédiction, le prêtre fait mémoire du miracle de la multiplication des pains et demande à Dieu que les aliments qui sont bénis soient accordés par Lui en abondance.

Attention : L’attention est une attitude requise par la pratique de la Prière mentale* afin de se concentrer sur les paroles de la prière d’une part, et de rejeter les pensées adventices d’autre part. Le mot peut signifier plus largement l’attention à soi, et rejoindre le sens du mot nepsis*.

Bénédiction : Le mot, outre son sens habituel, signifie aussi un « cadeau » fait dans un contexte spirituel.

« Bénissez ! » : Expression usuelle dans les monastères, qui sert soit à saluer, soit à demander l’autorisation de faire quelque chose, soit à demander pardon. L’expression « Que cela soit béni ! » est utilisée comme expression de cet accord ou de ce pardon.

Calyve : Littéralement « cabane ». Au Mont-Athos, il désigne une petite maison, pourvue généralement d’une chapelle à l’intérieur, mais sans domaine agricole, qui est concédée par un monastère à un moine et à quelques disciples. Ils y mènent une vie familiale, centrée sur le travail et la prière. On compte aujourd’hui plus de cent cinquante calyves en activité.

Canon : 1) Poème composé de neuf odes, chanté dans le cadre d’un service liturgique ou lu individuellement ; 2) Règle définissant le type et la quantité de prière ainsi que le nombre de métanies que chaque moine doit effectuer en plus des services liturgiques, et qui est fixée par son higoumène ou son père spirituel.

Cathisme : L’une des vingt sections du psautier. Chaque cathisme est lui- même divisé en trois stances.

Cénobitique : Mode de vie monastique, dans les communautés d’une certaine importance, où tous les moines se soumettent à une règle prédéfinie et où toute décision est soumise à l’higoumène*. Ce mode de vie se distingue du mode de vie érémitique, du mode de vie idiorythmique*, et du mode de vie semi-érémiti- que des kellia* où un ou quelques moines vivent auprès d’un Ancien.

Chapelet : Le chapelet (appelé en grec komboskini et en russe tchotki) qui est utilisé par les moines et les pieux laïcs pour accompagner la récitation de la Prière de Jésus est en laine (pour être silencieux) noire (symbole de la mort des pensées, des imaginations et des pulsions durant la prière) ; il est composé de 33, 50, 100 ou 300 nœuds, qui sont faits chacun de neuf nœuds (symbolisant les neuf ordres angéliques) en forme de croix. Il est terminé par une croix tressée plus grande, à laquelle peuvent être attachés les « témoins » (martyria), petites perles enfilées qui permettent de compter combien de chapelets ont été faits. Chez les hésychastes* et dans les kellia*, on remplace souvent les offices liturgiques (Vêpres, Complies, Office de Minuit, et Matines) par un nombre déterminé de Prières de Jésus, dites par chacun dans sa cellule, avec le chapelet. L’expression « faire un chapelet » signifie en général dire une série de cent Prières de Jésus pour une intention particulière.

Collyves : Grains de blé bouillis mélangés avec du sucre, de la canelle et des fruits secs (raisins, amandes, noisettes), qui symbolisent l’espérance en la résurrection des morts et en la jouissances des délices du Paradis. Ils sont bénis à la fin de la Divine Liturgie en mémoire des défunts ou à l’occasion de la fête d’un saint, et consommés par les fidèles.

Désert : Dans le langage ascétique, le mot désigne, au sens propre, une région désertique, mais aussi un endroit isolé où l’on peut vivre dans un silence et une solitude complètes. Au sud du Mont-Athos, la région de Karoulia, qui répond à ces conditions, est souvent appelée « le désert ».

Devoirs spirituels (pneumatika erga) : Obligations spirituelles du moine, c’est-à-dire la participation aux offices liturgiques du monastère et la règle de prière propre à chacun (canon*), qui est accomplie généralement la nuit.

Diaconie : Service monastique, travail accompli par chaque moine dans le monastère, comme cuisinier, hôtelier, jardinier, infirmier, secrétaire, bibliothécaire, etc. Ce service n’est pas choisi mais attribué par l’higoumène, et souvent renouvelable chaque année.

Diptyques : Littéralement : « plié en deux ». Recueil de noms de personnes vivantes et défuntes qui sont commémorées lors de la célébration de la Pros- comidie*. Le patriarche, le métropolite et l’évêque dont dépend une paroisse ou un monastère y sont mentionnés « de droit », en signe de la communion. Rayer quelqu’un des dyptiques signifie le considérer comme exclu de la communion de l’Église.

Diskos : L’un des récipients sacrés, destiné à recevoir l’Agneau et les parcelles prélevées sur les prosphores*, puis le corps du Christ. Il est constitué d’un disque en métal doré ou argenté reposant sur un pied.

Dormition : Terme souvent utilisé pour désigner la mort du chrétien, qui n’est pas fin de la vie ou mort au sens absolu, mais endormissement dans le Seigneur, fermeture des sens à la vie présente, dans l’attente du grand réveil de la résurrection.

Ekklesiastikos : Moine chargé du service de l’église. C’est, dans un monastère, l’une des diaconies*.

Économie : L’économie est, compte tenu d’une situation particulière ou exceptionnelle, une dispense – accordée par l’évêque ou le père spirituel – de l’application de la règle stricte (acribie).

Épitrachèlion : Étole du prêtre constituée d’une bande de brocard dont les deux moitiés sont réunies par une série de boutons à l’exception d’une ouverture pour passer la tête (le mot signifie étymologiquement : autour du cou). Sept croix y sont apposées, une au milieu et trois sur chaque côté.

État spirituel (katastasis) : État durable d’expérience sentie de la grâce divine.

Exapostilaire : Tropaire qui donne congé (exapostellein) au Canon. L’exapos- tilaire du dimanche est un petit commentaire de l’évangile dont on a fait la lecture. En carême, les exapostilaires sont remplacés par les photagogika, qui célèbrent le Christ comme Lumière du monde.

Géronda, fém. Gérondissa : Mots grecs habituellement traduits par « Ancien » et « Ancienne » (voir ces termes). Nous les avons cependant gardés pour le vocatif.

Grand Habit ou Habit angélique : Correspond à la profession monastique. Dans l’Orthodoxie, il n’y a en réalité qu’un seul habit monastique, même si la tradition a souvent distingué le Petit Habit – ou arrhes de l’Habit angélique – du Grand Habit angélique. Il ne s’agit pas de deux degrés par lesquels les moines doivent nécessairement passer, mais d’une initiation progressive, nécessaire pour certaines personnes, à l’unique Habit. Le service du premier degré est souvent désigné par le terme rasoevkhi*.

Grande Semaine : Semaine qui précède la fête de Pâques. Les jours de cette semaine sont précédés du qualificatif « Grand ».

Hagiorite : Synonyme d’athonite. Le terme est formé d’après l’autre nom couramment donné au Mont-Athos : Agion Oros (la Sainte-Montagne).

Hésychasme : Peut désigner le mode de vie érémitique, par opposition au mode de vie cénobitique, ou la vie dans L’hésychia*. Le terme « hésychasme » désigne aussi le mouvement spirituel du XIVe s., centré sur l’exercice de la Prière de Jésus, pour parvenir à la déification, par l’expérience, dans l’âme et dans le corps, de la Lumière incréée. Grâce aux efforts de saint Grégoire Palamas, qui a montré qu’elle était la récapitulation de toute la spiritualité orthodoxe, cette, doctrine a été reçue officiellement, à son époque, par plusieurs conciles de l’Église orthodoxe.

Hésychaste : Moine vivant dans L’hésychia* ou selon la tradition de l’hésy- chasme*, et s’adonnant en particulier à la Prière de Jésus* et à l’ascèse qu’elle présuppose.

Hésychastères : 1) Monastères, surtout féminins qui, tout en dépendant ecclésiastiquement de l’évêque local, sont sous le régime du droit privé. 2) Le mot « hésychastère » peut aussi désigner un ermitage dans lequel vit un ascète qui peut n’avoir que des relations très espacées avec le monastère dont il dépend.

Hésychia : Quiétude à la fois extérieure et intérieure, au moyen de laquelle l’esprit et le cœur restent, dans l’attention et la vigilance, centrés sur Dieu par la prière. Le mot a également le sens de solitude et/ou de silence, lesquels favorisent cette quitétude.

Heures : Petits offices monastiques au nombre de quatre (Prime, Tierce, Sexte, None) qui originellement étaient célébrés séparément et ponctuaient la journée ; mais, avec le temps, on a assisté à un regroupement de ces offices. Dans les monastères, la Première Heure est lue à la suite des Matines, la Troisième et la Sixième avant la Divine Liturgie (ou avant le repas), et la Neuvième Heure juste avant les Vêpres.

Hexapsalme : Les six psaumes (3, 37, 62, 87, 102, 142) qui sont lus au début des Matines.

Higoumène : Littéralement «guide», «chef». Désigne le supérieur d’un monastère cénobitique, qui est à la fois l’administrateur et le père spirituel de la communauté.

Idiorythmie : 1) Tout ce qui se produit différemment de la règle interne du monastère et sans l’avis de l’Ancien. 2) Le mot désigne aussi un mode d’organisation monastique qui s’est répandu au Mont-Athos à la faveur des difficultés de gestion des monastères durant les quatre siècles d’occupation turque. Au lieu d’un higoumène, les monastères idiorythmiques étaient dirigés par un conseil, présidé par un prohègoumenos, qui n’exerçait qu’une autorité administrative sur les moines. Les moines jouissaient d’une large autonomie, n’étant tenus qu’à l’assistance aux offices et à une obédience pour laquelle ils recevaient un salaire, au moyen duquel ils devaient subvenir à leurs besoins. Le grand renouveau qu’a connu la Sainte-Montagne ces trente dernières années a vu la suppression de ce mode de vie monastique au profit du retour au mode cénobitique dans lequel les moines sont soumis à l’higoumène et à une règle de vie communautaire.

Impassibilité, gr. apatheia : Dans le contexte de l’ascétique orthodoxe, ce mot signifie non pas un état d’insensibilité et d’indifférence, comme dans le stoïcisme, mais un état où, purifié des passions, on en est libéré. C’est pourquoi le mot signifie souvent, chez les Pères, non seulement « absence de passion » mais « liberté intérieure ».

Kathisma : Ermitage situé à proximité de l’un des grands monastères, où demeure un membre de la communauté qui désire mener une vie plus rigoureuse.

Kellion, pl. kellia : Maison plus importante qu’une calyve, concédée par un monastère à un groupe d’au moins trois moines, qui mènent une vie communautaire plus organisée. 11 comporte plusieurs corps de bâtiments, avec une chapelle, et un petit terrain agricole,. Nombre de ces kellia sont, en fait, d’anciens monastères historiques.

Kottaki, pl. konakia : Représentation de chaque monastère dans la capitale de la Sainte-Montagne, Karyès.

Kyriakon : Église principale d’une skite.

Mantia : Grande cape, utilisée lors des services liturgiques, qui couvre tout le corps, dont le devant reste ouvert, dont le tissu est plissé dans le dos et qui comporte une traîne. Elles est noire pour les moines, de couleur pour les higoumènes et les hiérarques.

Ménées : Livres qui contiennent les services liturgiques des saints et des fêtes que l’Église commémore chaque jour de l’année. Les Ménées sont divisés en mois (d’où leur nom).

Métanie : Du grec metanoia, repentir. Consiste à se prosterner, en posant le front à terre, pour se relever aussitôt (grande métanie) ou à simplement s’incliner en touchant le sol de la main droite (petite métanie). Un certain nombre de méta- nies sont prescrites au cours des offices liturgiques, surtout pendant le Grand Carême, et les moines peuvent en faire un grand nombre devant les icônes lors de leur règle de prière privée. On fait aussi une métanie devant un moine ou un Ancien, pour le saluer ou pour lui demander pardon.

Métochion : Dépendance d’un monastère, qui peut être soit un petit monastère soit une résidence, situé dans une autre région ou dans une ville.

Mystères : Selon je vocabulaire en usage dans l’Église ancienne, on appelle « Mystères » dans l’Église orthodoxe ce que l’Église catholique a appelé par la suite « sacrements » en en développant une doctrine plus systématique et plus fermée (en les limitant au nombre de sept). Les principaux Mystères sont le baptême, la chrismation et l’eucharistie.

Nepsis : Attitude spirituelle faite de sobriété vis-à-vis des mauvaises pensées, imaginations et pulsions, et de vigilance vis-à-vis des tentations (étroitement liées à celles-ci). C’est un état d’éveil, d’attention à soi et de contrôle de soi dont le but est de ne pas se détourner de Dieu.

Neptique : Relative à la nepsis.

Orarion : Étole de diacre.

Papa : Terme à la fois familier et affectueux souvent utilisé en Grèce pour désigner un prêtre (papas).

Papouli : Terme à la fois familier et affectueux, équivalent à « grand-père », qui désigne un prêtre ou un moine âgé.

Paraclitique : Encore appelé « Grand octoèque ». Livre des huit tons contenant les offices quotidiens pour un cycle de huit semaines.

Philocalie : Célèbre anthologie de textes spirituels éditée au XVIIIe siècle par saint Nicodème l’Hagiorite et saint Macaire de Corinthe, se rapportant à la vie ascétique et à la pratique de la Prière de Jésus. Ce recueil, traduit en français par Jacques Touraille, a été publié sous la forme de onze fascicules par les éditions de l’Abbaye de Bellefontaine, puis en deux volumes publiés aux éditions Desclée de Brouwer et J.-Cl. Lattès (1995).

Philotimo : Mot fréquemment utilisé par le Père Païssios et faisant partie de son vocabulaire caractéristique, qui définit une disposition spirituelle faite à la fois de noblesse d’âme, de prodigalité, d’amour ardent, désintéressé et débordant, de zèle généreux, en se donnant sans compter et en étant toujours prêt à se sacrifier pour Dieu et pour le prochain. Parmi les sens que donne le dictionnaire grec de Bailly il y a : « plein d’ardeur pour quelque chose ; plein de zèle ; généreux ; qui se plaît à honorer ou à vénérer ». Une définition plus développée est proposée par l’auteur ci-dessous p. 267 sq. Le mot a été systématiquement traduit par « zèle généreux », cette expression prenant assez bien en compte toutes ces connotations.

Polyeleos : Partie solennelle de l’office festif des Matines. Il est composé des psaumes 134 et 135 suivis d’un choix de versets en rapport avec la fête.

Portaïtissa : « Gardienne de la porte ». Icône miraculeuse de la Mère de Dieu qui a été jadis trouvée flottant sur la mer en vue du monastère athonite d’Iviron. Placée dans l’église, elle est revenue se placer d’elle-même à la porte du monastère, afin de le protéger contre les pirates. Avec YAxion estin, qui se trouve dans l’église du Protaton à Karyès, c’est l’icône la plus vénérée de la Sainte-Montagne.

Prière : Utilisé au singulier et sans qualificatif, ce mot désigne généralement la Prière de Jésus*.

Prière de Jésus : Appelée aussi « prière monologique » pour la raison qu’elle consiste en une phrase : « Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi ! » (avec diverses variantes). On la dit généralement à l’aide d’un chapelet* en laine (kombos- kini). Cette prière, qui reste au cœur de la spiritualité athonite contemporaine, s’inscrit dans la grande tradition hésychaste* dont témoigne la Philocalie*.

Prière du cœur : voir Prière mentale.

Prière mentale : Noera proseuchè ou Prière intérieure. C’est l’activité qui consiste à répéter mentalement et sans distraction la formule de la Prière de Jésus* et à s’efforcer de faire descendre l’esprit dans le cœur. Le terme de « Prière du cœur » lui est appliqué lorsqu’elle est pratiquée dans ce dernier état qui permet à l’homme d’être, de tout son être, en communion permanente avec Dieu.

Prohigoumène : 1) Ancien higoumène. 2) Faisant fonction d’higoumène, dans un monastère idiorythmique*, où il a une autorité purement administrative.

Proscomidie : « Préparation », avant la Liturgie, du pain et du vin à l’autel de la Prothèse, accomplie par le prêtre aidé du diacre.

Proskynitaire : Pupitre sur lequel, dans les églises, on pose les icônes proposées à la vénération des fidèles. Le mot vient du verbe grec qui signifie se prosterner.

Protosyncelle : Premier domestique du palais patriarcal. Désigne plus couramment le vicaire d’un métropolite ou d’un évêque.

Rasoevkhi : Service du premier degré de consécration à la vie monastique, qui s’est répandu récemment à la Sainte-Montagne en remplacement du rasophorat. Il comporte une tonsure et l’imposition du nom monastique, mais pas les vœux, qui seront prononcés quelques années après, lors de l’office du Grand Habit. Le nouveau moine est néanmoins considéré comme engagé définitivement.

Rason : Manteau à larges manches et descendant jusqu’aux pieds que les moines doivent porter sur leur soutane (zostikon ou antéri) lors des offices liturgiques et de toute manifestation officielle de la communauté.

Rasophore : voir Rasoevchi.

Simandre : Planche de bois que l’on frappe à un certain rythme pour annoncer les services liturgiques. Cette pratique est référée à Noé qui, selon la tradition, frappa la dernière planche qui lui restait après la construction de l’arche, pour inviter les animaux à y entrer.

Skite : Regroupement de calyves, qui dépend de l’un des vingt grands monastères du Mont-Athos. Apparues au XVIIIe siècle, les skites ont la structure d’un village, avec une église au centre (Kyriakon), où les moines se réunissent le dimanche et les jours de fêtes. Sur la Sainte Montagne*, on rencontre aussi des « skites cénobitiques » qui fonctionnent comme des monastères sans en avoir le statut. Les deux sortes de skites dépendent d’un monastère.

Sticharion : Vêtement liturgique que portent tous les clercs, seul ou sous d’autres vêtements liturgiques . C’est l’équivalent de l’aube occidentale.

Stichère : Strophe poétique, suivant un « stiche » ou verset de psaumes au lu- cemaire, aux apostiches (Vêpres) ou aux laudes (Matines).

Synaxaire : Résumé des Vies des saints de l’Église orthodoxe pour chaque jour de l’année, dont on fait un usage liturgique et privé. Un excellent Synaxaire a été récemment réalisé en langue française par le Hiéromoine MACAIRE DE SlMONOS-PÉTRA {Le Synaxaire. Vie des saints de l’Église orthodoxe, 6. vol., Thessalonique, 1987-1996).

Synaxe : Réunion, régulière ou exceptionnelle, soit des « Anciens » du monastère (ou de la skite), soit de tous ses moines. La synaxe sert soit à régler certaines affaires du monastère, soit à donner un enseignement aux moines.

Triode : Livre contenant les offices de la période du Grand Carême.

Typikon : 1) Livre contenant les rubriques des célébrations liturgiques et indiquant pour chaque jour l’ordre interne des services et la nature des parties mobiles (ou propres) venant s’insérer dans les parties fixes. 2) Livre précisant le statut canonique et l’organisation de la vie des moines d’un monastère qui ont été établis par son fondateur.

Vieux-calendariste(s) : Toutes les Églises orthodoxes (sauf l’Église de Finlande) suivent, pour la détermination de la fête de Pâques et des fêtes qui lui sont liées (fêtes mobiles), ie calendrier julien (ou ancien calendrier) qui retarde de treize jours par rapport au nouveau calendrier. C’est aussi ce calendrier que suivent, pour les fêtes fixes, le patriarcat de Jérusalem, les Églises de Russie, Serbie, Géorgie, Pologne ainsi que le Mont-Athos. Depuis 1924, le Patriarcat de Constantinople, suivi par les patriarcats d’Alexandrie, et d’Antioche, ainsi que les Églises de Roumanie, de Bulgarie, de Chypre et de Grèce, a adopté pour les fêtes fixes (celles du Ménée) le calendrier grégorien (ou « nouveau calendrier »), correspondant au calendrier civil universel actuel. La réforme du calendrier, à cette époque, et son contexte ont provoqué le schisme des Vieux-calendaristes. Il y a au Mont-Athos un certain nombre de moines « vieux-calendaristes », aussi appelés « zélotes* », qui ont rompu la communion avec le patriarcat de Constantinople (dont dépend le Mont-Athos) et en conséquence avec les autres patriarcats (la rupture de communion avec une Église impliquant la rupture de communion avec toutes les autres qui sont en communion avec elles). Ils sont eux-mêmes divisés en plusieurs groupes, généralement antagonistes (on en dénombre actuellement une vingtaine). A la Sainte-Montagne, ils sont surtout concentrés au monastère d’Esphigménou et dans la région sud de l’Athos, en particulier à Ka- tounakia-Karoulia.

Vigiles : Voir Agrypnie.

Zélote(s) : Vieux-calendariste(s)*. Cette dénomination a été adoptée par ceux- ci en référence à saint Théodore Stoudite et à ses disciples dans leur lutte pour la vénération des icônes et le respect des saints canons, au IXe s. (voir Synaxaire, 11 novembre).

TOPONYMES

Bourazéri : Skite située non loin de Karyès, fondée et occupée par des moines russes puis par des moines grecs.

Daphni : Le port du Mont-Athos, où arrivent et d’où partent les bateaux faisant la liaison avec Ouranopolis* d’une part et les monastères et skites du sud- ouest du Mont-Athos d’autre part ; c’est aussi le point de départ et d’arrivé de l’autobus qui assure la liaison avvec Karyès *, la capitale.

Esphigménou : L’un des vingt monastères de l’Athos, occupé depuis le temps du patriarche Athénagoras et jusqu’à aujourd’hui par des zélotes (vieux-calendaristes).

Iviron : L’un des plus grands monastères de l’Athos, fondé et longtemps occupé par les Géorgiens ou Ibères (d’où son nom).

Kapsala : Région située, au Mont-Athos, entre les monastères de Pantokrator et de Stavronikita et s’étendant à l’ouest de ceux-ci, qui comporte de nombreux kellia et callyves.

Karoulia : Endroit désertique qui se trouve en dessous de Katounakia. Des ermites hésychastes y séjournent dans un environnement particulièrement sévère qui surplombe la mer. Certaines calyves semblent suspendues aux rochers et on ne peut y accéder qu’au moyen d’échelles ou de chaînes. Le mot signifie « poulies», parce que les ermites, en raison de l’inaccessibilité du lieu, montent le nécessaire (qui leur est souvent apporté par d’autres moines, en barque, depuis la mer) à l’aide de poulies et de cordes.

Karyès : Capitale administrative de l’Athos, où se trouvent aussi de nombreux skites, kalyves et kellia.

Katounakia : Endroit désertique, situé au sud-ouest de l’Athos, au dessus de Karoulia*, ou se trouvent de nombreux kellia et kalyves.

Kapsokalyvia : Skite située à l’extrême sud de l’Athos.

Konstamonitou : L’un des vingt monastères de l’Athos, situé au nord-ouest de la presqu’île.

Koutloumousiou : L’un des vingt monastères de l’Athos, situé non loin de Karyès.

Lakkou : Skite* située à l’intérieur de la Sainte-Montagne, sur le flanc nord du mont Athos, dépendant du monastère de Saint-Paul et traditionnellement occupée par des moines roumains.

Lavra (Grande) : Il s’agit du monastère de la Grande Laure (Megistis Lavra), le premier et plus grand monastère de la Sainte-Montagne, fondé en 963 par saint Athanase l’Athonite. C’est de ce monastère que dépend administrativement l’hésychastère de Saint-Éphrem. Chaque ermitage ou kellion des skites dépend administrativement d’un des vingt monastères souverains du Mont-Athos, c’est dans son registre monastique (monachologion) que sont inscrits les noms des moines qui y vivent.

Néa-Skiti : Skite qui dépend du monastère de Saint-Paul et qui se trouve à proximité de celui-ci en bordure de mer..

Ouranopolis : Ville frontière entre le territoire de la Grèce et celui, autonome, du Mont-Athos. Port où l’on embarque pour le Mont-Athos.

Précieuse-Croix : Le kellion de la Précieuse-Croix (Timiou Stavrou), qui a été occupé par le Père Païssios de 1968 à 1976, est situé à Kapasala, sur la droite de la route qui va de Karyès à Stavronikita. Ce kellion était auparavant occupé par le Père Tykhon.

Philothéou : L’un des vingt monastères de l’Athos.

Sainte-Anne : La plus ancienne et la plus grande skite de la Sainte-Montagne, fondée au XIVe siècle. Elle dépend du monastère de la Grande Laure (Lavra).

Sainte-Montagne : Autre nom pour le Mont-Athos.

Stavronikita : L’un des vingt monastères de l’Athos.

Stomion : Le monastère de Stomion est situé à Konitsa, non loin de Ioannina, dans le nord-ouest de la Grèce, une région à la fois montagneuse et boisée, humide et fraîche.

Vatopaidi : L’un des plus grands monastères de l’Athos, second dans l’ordre hiérarchique après celui de la Grande Lavra.