”Saint Nicodème, l’instaurateur de l’Hésychasme en terre roumaine, naquit en Serbie en 1320, au sein d’une famille liée au prince serbe Lazare (1371-1389) et au prince roumain Nicolas Alexandre. Sitôt achevées ses études élémentaires il s’empressa vers la Sainte Montagne de l’Athos et devint moine au monastère serbe de Chilandar. Un peu plus tard, il se retira dans la solitude pour accroître ses combats ascétiques et cultive r la prière intérie ure dans le silence. Il affronta avec vailla nce les assauts des démons et acquit en retour la grâce de l’impassibilité et le don de clairvoyance. Les moines vinrent ainsi bientôt de toutes parts pour recevoir ses conseils. Il fut par la suite nommé higoumène de Chilandar, où il rassembla un grand nombre de moines, non seulement serbes mais aussi grecs, roumains et bulgares.

Vers 1364, sous la protection du Patriarche saint Philothée (cf. 11 oct.) et du Métropolite Hyacinthe, il se rendit dans la région sud du Danube et, à la suite d’une divine révélation, il rassembla les ermites qui vivaient dans la vallée de la Voditsa, en Roumanie, et grâce à l’aide du prince Vlaïkou (1364-1377), il fonda un monastère et une église dédiée à Saint Antoine le Grand. Il fit de même un peu plus tard dans la vallée de Tismana, où il rassembla, grâce aux dons du prince Lazare, une communauté de dix hésychastes dans un monastère qu’il organisa selon les usages athonites et qui allait bientôt devenir un centre spirituel diffusant quantité de copies de manuscrits liturgiques et théologiques et répandant dans tous les Balkans, grâce à la renommée de saint Nicodème, la doctrine et la pratique de la prière du cœur. Cette autorité lui valut d’être choisi comme membre de la mission de moines hésychastes, originaires de l’Athos, dirigée par le moine Isaïe, envoyée en 1371 par le prince Lazare à Constantinople, pour résoudre le schisme entre l’Église serbe et le patriarcat Œcuménique.

Au seuil de la vieillesse, saint Nicodème confia la direction de ses deux monastères de Voditsa et Tismana à l’un de ses disciples et se retira dans une grotte, où il passait toute la semaine dans le jeûne et la prière ininterrompue, ne revenant au monastère que le dimanche pour célébrer la sainte Liturgie et guérir par sa prière quantité de malades venus demander son intercession. Certains d’entre eux guérissaient dès qu’ils atteignaient Tismana, d’autres au seul toucher de son manteau. Saint Nicodème s’endormit dans la paix du Seigneur le 26 décembre 1406, après avoir béni ses disciples. Le monastère de Tismana reste vénéré aujourd’hui comme le berceau du monachisme roumain. On lui attribue de plus la fondation du monastère de Prislop, qui fut à l’origine de la métropole d’Alba Julia en Transylvanie, et qui, avec les monastères de Tismana et de Voditsa, formait une muraille protégeant les pays orthodoxes contre le prosélytisme catholique-romain venu de Hongrie. Le saint était aussi iconographe, et c’est lui qui orna de fresques les églises qu’il avait fondées.