”Au temps où Licinius régnait sur l’empire d’Orient (307-321) à Nicomédie, la renommée des vertus et de la sagesse pastorale du saint évêque de Néocésarée, Paul, parvint aux oreilles de ce tyran et oppresseur des Chrétiens. Il le convoqua à sa cour et essaya tout d’abord de l’effrayer par ses menaces, puis il le fit fustiger; mais le saint prélat montra alors une telle patience, pleine de douceur et de compassion pour ses persécuteurs, que tous les assistants en restèrent stupéfaits. L’empereur ordonna ensuite à un forgeron de faire fondre une grosse masse de métal et d’y appliquer les deux mains du saint, jusqu’à ce qu’elle refroidisse. Sous cette chaleur insoutenable les chairs se dissolvaient en dégageant une âcre odeur, et les deux mains du valeureux athlète du Christ restèrent calcinées et paralysées. Il fut ensuite exilé dans une forteresse située sur les rives du lointain Euphrate.
Lorsque Saint Constantin le Grand, venu d’Occident, arracha l’empire d’Orient à Licinius (324) et ordonna la cessation des tracasseries contre les Chrétiens, les prisonniers furent libérés et les exilés, tels que saint Paul, purent regagner leur patrie. Le saint recommença à briller bien haut sur le luminaire de l’Église de Néocésarée, et, l’année suivante, il fut convoqué avec les évêques de tout l’empire pour le saint et grand Concile Œcuménique réuni à Nicée. Parmi les Trois cent dix-huit saints Pères orthodoxes qui avaient pu se rendre à la convocation de l’empereur dans la grande ville de Bithynie, nombreux étaient ceux qui portaient, comme l’Apôtre Paul et son homonyme l’évêque de Néocésarée, les marques de la Passion du Christ (cf. Gal. 6, 17).
Et ils se les montraient les uns aux autres, comme leur plus précieux ornement et leurs titres de gloire: l’un avait eu le nez coupé, l’autre les oreilles, un troisième avaient eu les yeux crevés, un autre avait eu quelque autre membre du corps amputé au prix d’atroces souffrances ou avait supporté avec patience des brûlures, à l’exemple de Paul. Ils portaient ainsi témoignage dans leur propre corps de leur amour pour le Sauveur, et ils purent repousser en toute autorité les doctrines impies d’Arius, qui niait la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ. Lors d’une des sessions du Concile, l’empereur Constantin saisit les mains inanimées de Saint Paul entre les siennes, y appliqua ses yeux et les baisa avec la vénération due aux saintes reliques, en disant: «Je ne me rassasie pas de baiser ces mains qui sont devenues mortes et inanimées pour mon Christ». De retour à son évêché, après le triomphe de l’Orthodoxie, saint Paul s’illustra encore pendant quelques années, puis il remit en paix son âme au Seigneur.