”D’abord moine à la Grande-Laure, notre saint Père Calliste devint ensuite disciple de saint Grégoire le Sinaïte (cf. 6 av.) à la skite de Magoula. Il vécut de longues années aux côtés de ce maître de l’hésychasme athonite dont il rédigea la biographie [Il est aussi l’auteur de la Vie de S. Théodose de Tirnovo (cf 27 nov.), et de nombreuses homélies]. Sous la menace des pirates turcs, saint Grégoire et ses disciples, dont Calliste, quittèrent l’Athos (1326) et passèrent de lieu en lieu, en particulier Thessalonique, Chio, Mytilène et la Thrace, avant de se fixer dans le désert de Paroria. Obligés de quitter cet endroit cause des brigands, ils séjournèrent à Constantinople, et, quelque temps après, saint Grégoire put se réinstaller à Paroria, grâce à la protection du tsar de Bulgarie, Jean Alexandre. Calliste rentra, lui, à l’Athos (1331). Il se trouvait à la skite de Magoula quand saint Athanase, le futur fondateur des Météores (20 av.), vint s’y présenter, et c’est lui qui l’envoya auprès de l’ancien Grégoire à Miléa. Il s’installa ensuite au monastère d’Iviron, dont il fut peut-être higoumène, et se vit chargé d’importantes missions à Constantinople par les autorités de la Sainte Montagne. Le 10 juin 1350, il fut élu Patriarche Œcuménique et, l’année suivante, il présida le synode qui confirma la doctrine de saint Grégoire Palamas sur la déification de l’homme par les énergies incréées.

Deux ans plus tard, Jean Cantacuzène voulut l’obliger à couronner empereur son fils Matthieu et à supprimer la mention de l’empereur légitime, Jean V Paléologue, à la Liturgie; mais, restant fidèle au principe de la légitimité dynastique, le saint hiérarque refusa d’obtempérer et se retira dans le monastère de Saint-Athanase, puis à Saint-Mamas, sans toutefois accepter de démissionner, ce qui revenait à empêcher le couronnement de l’usurpateur. Le 14 août 1353, le saint Synode prononça sa déposition et élut à sa place le Métropolite d’Héraclée, saint Philothée (cf. 11 oct.), qui procéda au couronnement de Matthieu Cantacuzène comme co-empereur (février 1354). Calliste gagna alors Ténédos, où résidait l’empereur en exil, Jean V Paléologue, et il continua d’agir en Patriarche. Après l’entrée de Jean Paléologue à Constantinople et la signature d’une entente entre les deux empereurs rivaux, laquelle se conclut par l’abdication de Cantacuzène et sa prise de l’Habit monastique, saint Calliste fut rétabli sur le trône patriarcal, tandis que saint Philothée était écarté. Pendant ce second patriarcat, il œuvra pour la défense des privilèges du Patriarcat Œcuménique et pour le rétablissement de l’harmonie entre l’Église et le pouvoir civil. Envoyé en mission à Serrés, auprès de la tsarine serbe Hélène, pour obtenir une aide militaire contre les Turcs, le saint Patriarche passa à l’Athos où il rencontra saint Maxime le Kavsokalybite (cf. 13 janv.) qui lui prédit son prochain trépas. Effectivement, c’est au cours de cette mission qu’il mourut d’épidémie, comme la plupart des dignitaires de sa suite, en août 1363. Le saint Synode procéda alors au rétablissement de saint Philothée sur le trône patriarcal. [Comme dans le cas de la mémoire de S. Calliste II (22 nov.), S. Nicodème a profité de l’existence de la commémoration d’un « vénérable Calliste de Constantinople », qui se trouve dans des synaxaires antérieurs au XlVe s., pour y associer la mémoire de ces deux grandes figures de l’hésychasme.]