”Pendant la persécution de Dioclétien, le gouverneur de la province d’Asie, Julius Sextus Ailianus, chargea les prêtres païens, Agrippin et Clément, de contraindre les chrétiens d’Anaia, ville côtière située au sud d’Éphèse, à consommer les mets offerts aux idoles dans le temple d’Héra et du Soleil. Ceux-ci s’emparèrent de l’évêque de la cité, Olbien, en vue de le soumettre à ce décret impie et d’entraîner ainsi le reste des chrétiens à l’apostasie. Interrogé sur son identité, Olbien déclara qu’il était l’évêque et le pasteur des chrétiens de cette ville, et qu’il le resterait jusqu’à la mort. Puis il confessa que Celui qu’ils méprisaient comme Crucifié est le secours et la protection de tous ceux qui croient en Lui comme Fils du Dieu vivant, offert en victime pour notre salut, et que c’est pour cela qu’ils portent avec fierté le nom de chrétiens. Devant son refus obstiné de sacrifier, les prêtres païens le livrèrent à la torture. Les bourreaux lui percèrent le dos et les entrailles au moyen de fines broches incandescentes, mais sans pouvoir lui faire échapper un seul cri de douleur. Il soupirait seulement et, regardant vers le ciel, disait : « Ennemis de Dieu, faites de moi ce que vous voudrez : ma chair ne sent rien et vous ne pouvez atteindre mon âme. » L’un des tortionnaires s’écria alors : « Trêve de rhétorique! T’estimes-tu meilleur que nous qui nous soumettons aux ordres de l’empereur? » Le saint répondit : « Oui, nous différons grandement, car vous, c’est volontairement que vous adorez le diable et sa pompe; alors que moi j’adore Jésus-Christ qui viendra juger les vivants et les morts, et mon seul désir ici-bas est de persévérer et de croître dans la confession de Son Nom. » Considérant le risque de voir son exemple en entraîner d’autres, les prêtres rapportèrent au gouverneur qu’Olbien avait injurié l’empereur et les dieux, et qu’il exhortait la population à la rébellion. Ailianus envoya un détachement de soldats pour le contraindre; mais le saint évêque leur dit : « Ce déploiement de force ne vous servira de rien. Faites donc prestement ce qui vous a été ordonné. » Ils le dépouillèrent alors de ses vêtements et le fustigèrent cruellement; puis, un grand bûcher ayant été dressé à l’extérieur de la ville, le saint y entra de lui-même, à la grande stupeur des assistants, en confessant le Christ qui l’avait délivré de la main des impies. Les chrétiens de la cité recueillirent ses ossements qu’ils déposèrent, comme des pierres précieuses, dans un lieu proche, où ils venaient chaque année célébrer sa mémoire. Avec saint Olbien consommèrent leur martyre ses disciples : Macédonios, Symphoros et Calliste.