”Né et élevé à Constantinople, saint Paul y devint moine. Au temps de la persécution de Constantin V Copronyme contre les saintes icônes (741-775), il se rangea parmi les valeureux confesseurs qui osèrent blâmer le tyran en face, lui rappelant qu’il n’appartient pas à l’empereur de changer les traditions instituées par les saints Pères et, sous prétexte de purifier la religion, d’introduire l’impiété. L’empereur, irrité au plus haut point par ces reproches, ordonna de jeter l’insolent en prison et de lui serrer les pieds dans un étau. Comparaissant de nouveau devant lui quelques jours plus tard, Paul réitéra avec plus de force sa confession, aussi Constantin lui fit-il couper le nez. Lors d’une troisième comparution, trois jours après, le saint déclara : « Ni l’incarcération prolongée, ni l’amputation de mes membres, ni toute autre forme de mort ne me feront renoncer à la vénération des saintes images ! » Le tyran, comme possédé par un démon, lui fit alors verser de la poix fondue sur tout le corps, avant de le remettre en prison, où le saint se nourrissait des paroles divines et de prières. Finalement, ayant échoué lors d’un nouvel interrogatoire, l’empereur donna l’ordre de lui arracher les yeux puis de le traîner à terre au bout d’une corde jusqu’au milieu de l’agora. Le saint rendit l’âme sur le chemin, et les ouvriers d’iniquité jetèrent son cadavre aux chiens. Mais de pieux chrétiens parvinrent à le dérober et à le cacher dans un endroit fermé par une lourde pierre, près du monastère de Kaïoumas, dans le quartier de la citerne d’Aspar. Cent dix-huit ans plus tard, le saint Patriarche Antoine Cauléas [893-901, cf. 12 fév.] fut averti en songe de se rendre à Kaïoumas, avec son clergé, pour y procéder à l’invention du corps de saint Paul. Après avoir célébré la Liturgie au monastère, le Patriarche commença les recherches. On trouva de nombreux restes de condamnés, et finalement on découvrit une grande pierre, qui après avoir été soulevée laissa se dégager un parfum céleste et fit apparaître le corps du saint, incorrompu, comme s’il avait été enseveli la veille. On le transporta avec honneur dans l’église de la Mère de Dieu, où presque toute la population de la capitale vint le vénérer, et de nombreuses guérisons eurent alors lieu.