”Saint Mitros (Dimitrios) était originaire d’une famille chrétienne du Péloponnèse. Il renia le christianisme à l’âge de onze ans et, entrant au service de divers notables turcs, il devint, avec le temps, fort riche et respecté. Mais, un jour, il réalisa subitement la vanité de toute cette pompe terrestre et, se souvenant de la piété de son enfance, il se mit à pleurer amèrement et décida de se convertir. Il se rendit à Tripolitza, chez des parents, vendit tout ce qu’il avait en sa possession, alla se confesser, et reprit une vie chrétienne pieuse et respectable. Comme il était un jour de passage à Mystra pour affaire, il fut reconnu par des Turcs de sa connaissance, qui se saisirent de lui et le conduisirent au gouverneur ottoman de Tripolitza, en l’accusant à grands cris d’avoir apostasié. Aux questions du magistrat, Mitros répondit calmement qu’après de longues années, il avait compris que la foi chrétienne était lumière et qu’il l’avait abandonnée pour s’enfoncer dans les ténèbres, et il déclara qu’il était prêt désormais à verser son sang pour le Christ. Il fut alors jeté en prison et livré à des agas, qui avaient reçu l’ordre de tout tenter pour le ramener à l’Islam, Mais Mitros resta sourd et indifférent à leurs arguments, et ils repartirent penauds. La sentence de mort ayant été prononcée, le saint rejeta avec mépris les dernières tentatives de son bourreau pour le faire revenir à l’Islam, et il eut la tête tranchée le 28 mai 1794.