”Sainte Antonine était une vierge chrétienne menant une vie agréable à Dieu au village de Codramon. Arrêtée sur l’ordre du préfet Festus, qui lui proposa de devenir prêtresse d’Artémis, elle repoussa son offre avec dédain et confessa hardiment le Christ. Le magistrat la fit frapper, puis jeter en prison, privée de nourriture et de boisson. Au bout de trois jours, un coup de tonnerre ébranla la prison et une voix céleste encouragea la sainte au combat, et l’invita à prendre le pain et l’eau qui étaient apparus devant elle. Au matin, elle fut conduite devant le préfet, et en riant, elle lui annonça sa prochaine déchéance. Furieux, Festus la livra aux soldats qui la frappèrent du plat de leurs épées; la bienheureuse n’en interrompit cependant pas sa prière et renouvela sa prédiction. Le magistrat commanda alors de la conduire dans une maison de prostitution. À la suite de la vision d’un ange, un soldat de vingt-trois ans, Alexandre, se présenta dans ce lieu de débauche et demanda à être introduit auprès de la vierge, prétextant vouloir profiter de ses charmes. Mais aussitôt seuls, il révéla à Antonine qu’il avait été envoyé par le Seigneur et, la couvrant de son manteau, il lui permit de s’enfuir en trompant la surveillance. Lorsqu’un peu plus tard, quatre soldats envoyés par le préfet, se présentèrent pour abuser de la jeune fille, ils découvrirent avec stupeur Alexandre à sa place. Traduit devant Festus, il confessa qu’il était serviteur du Christ, prêt à mourir pour Lui. Au moment où on l’entraînait pour le supplice, Antonine se présenta au tribunal et fut aussitôt attachée à ses côtés. On leur coupa les extrémités des mains et des pieds et, après leur avoir lacéré les flancs, on les enduisit de poix et on les jeta dans une fosse pleine de matières incandescentes, que les soldats recouvrirent ensuite de terre, afin que les chrétiens ne puissent pas retrouver leurs précieuses reliques. C’est ainsi que ces deux héros de la chasteté parvinrent, triomphants, dans le Royaume de Dieu.