”La ville de Mourom appartenait à la principauté de Tchernigov, mais les princes ne pouvaient y résider, en raison du refus obstiné de la population locale d’adopter la foi chrétienne. Néanmoins le prince Constantin demanda à son père de lui donner cette ville, afin d’y introduire le Christianisme. Il dépêcha tout d’abord son fils Michel pour y préparer sa venue, mais les habitants de la cité le tuèrent et se préparèrent à résister par les armes à l’arrivée du prince chrétien. Constantin parvint cependant à faire son entrée dans la ville avec son armée, et les habitants se soumirent. Il commença par édifier une église dédiée à l’Annonciation, dans laquelle on enterra son fils. Puis, après avoir fait ériger une seconde église, il supplia les habitants de Mourom d’abandonner leurs superstitions païennes, mais ses efforts restèrent sans effet.
Un jour, un groupe de païens se révolta et entoura le palais, menaçant le prince de mort. Saint Constantin, après avoir prié Dieu, sortit courageusement à leur rencontre, en tenant en mains l’icône de l’Annonciation, appelée depuis l’icône de Mourom. Les insurgés en furent si étonnés qu’ils se calmèrent, et bientôt les habitants de Mourom demandèrent à recevoir le saint baptême, qui fut célébré solennellement, comme à Kiev au temps de saint Vladimir. Par la suite, saint Constantin propagea avec succès la foi chrétienne, aidé dans cette œuvre par son fils Théodore. Mourom devint cité épiscopale et l’on y bâtit de nombreuses églises à la gloire de Dieu. Saint Constantin s’endormit dans le Seigneur en 1129; il fut enterré dans la cathédrale de l’Annonciation avec ses fils.
En 1351, guérisons et miracles commencèrent à se produire auprès de leurs tombeaux et, en 1553, on trouva les reliques des princes thaumaturges incorrompues. À Mourom était également vénérée la princesse Irène, épouse du prince Constantin.