”Natif de Vologda, saint Alexandre entra dès son jeune âge au monastère de Kamenni, près du lac de Koubensk. Puis, fuyant l’estime et les louanges, il s’enfonça dans la forêt profonde et s’installa près du fleuve Sianjema, au milieu des marécages. Troublé par les visiteurs, il partit pour l’extrémité du lac de Koubensk, où deux disciples, Sabbas et Syméon, vinrent ensuite se joindre à lui et restèrent ses compagnons d’ascèse jusqu’à sa mort. Lors de l’invasion des Tatares, cinq d’entre eux firent irruption dans l’ermitage, mais le saint vint calmement à leur rencontre, traça le signe de la croix dans leur direction, et ils tombèrent morts. Il les ressuscita ensuite au Nom de la sainte et vivifiante Trinité, et les laissa repartir en paix. Le pain et l’eau étant la seule nourriture des ascètes, ils cultivaient un modeste champ de blé. Une fois, le starets surprit un pauvre paysan qui voulait lui dérober un sac de blé, mais qui n’arrivait pas à le soulever. « Pourquoi, mon fils, veux-tu en prendre au-dessus de tes forces? », lui dit le saint avec douceur. Le voleur effrayé se jeta à ses pieds; mais le saint lui ordonna de remplir le sac, selon ses forces, l’invitant à ne plus dérober désormais le bien
d’autrui. Au moment de quitter cette vie, saint Alexandre bénit ses deux disciples, leur recommandant de rester dans l’humilité, la patience, l’amour fraternel et de ne point oublier les pèlerins. Puis il leur demanda d’ériger en ce lieu une église dédiée à la Mère de Dieu et à saint Nicolas, puis il s’endormit en paix après avoir célébré la divine Liturgie, le 9 juin 1439, âgé de soixante-huit ans. Sur sa tombe poussa un sorbier, dont les fruits guérissaient les malades.