”Abba Athré passa de longues années sous la direction spirituelle d’abba Or au désert de Nitrie (cf. 7 août). Ils étaient d’origines différentes, mais vécurent en paix et harmonie, car grande était l’obéissance d’abba Athré et profonde l’humilité d’abba Or. Celui-ci étant malade depuis dix-huit ans, Athré le servait avec une patience angélique. Un jour, comme il préparait un petit poisson qu’on leur avait apporté, abba Or appela : « Athré, Athré ! » Aussitôt, il laissa le couteau au milieu du poisson et se présenta devant l’ancien. Comme abba Sisoès (cf. 6 juil.), qui était présent, admirait une telle obéissance, Athré, pour lui montrer qu’elle n’était pas sienne mais celle de son ancien, fit cuire un peu de poisson et le gâta volontairement, puis le présenta au vieillard qui le mangea sans mot dire. Athré lui demanda : « Est-il bon, Abba? » — Très bon, répondit Or. Il lui apporta ensuite un autre morceau qui était fort bon, et lui dit : « Je l’ai gâte, abba. » — Oui, tu l’as un peu abîmé, répondit abba Or. Et abba Athré dit à abba Sisoès : « Tu vois l’obéissance de l’ancien? »