”Le bienheureux Jacques avait renoncé à tous ses biens par amour du Christ et s’était engagé avec ardeur dans la vie monastique. Se confiant toutefois en lui-même et sans demander conseil aux anciens, il entreprit de grands labeurs ascétiques, dont il tira de l’orgueil. Un jour, le démon se présenta à lui sous l’aspect d’un ange de lumière et lui dit : « Prépare ta cellule et brûle de l’encens, car ton ascèse a plu au Christ, qui viendra cette nuit te remplir de grâce. » Trompé par sa prétention, Jacques se prépara et, au milieu de la nuit, l’Antéchrist apparut, accompagné d’une gloire illusoire. Dès que Jacques se prosterna devant lui, il le frappa au front et disparut. Au matin, l’ascète alla en pleurant révéler ce qui s’était passé à un ancien demeurant dans les environs. Avant même qu’il eût pris la parole, l’ancien lui dit : « Tu as été le jouet de Satan. Fuis au plus vite de cet endroit, et va dans un cénobion ! » Il entra dans un monastère cénobitique, où il servit pendant sept ans à la cuisine, avec humilité et obéissance. Puis il reçut la bénédiction de rester en cellule, en observant une règle de prière stricte que lui donna son père spirituel, et en se livrant à un léger travail manuel. Par la voie infaillible du renoncement à sa volonté propre, il acquit ainsi le discernement spirituel et fut jugé digne d’accomplir des miracles, avant de remettre en paix son âme à Dieu.