”Frère cadet de saint Basile le Grand, saint Naucrace naquit vers 330. Il l’emportait sur tous ses autres frères par ses heureuses dispositions naturelles, sa beauté, sa force, son agilité et sa compétence en toutes choses. À l’âge de vingt-deux ans, il montra, lors d’une conférence publique, de tels talents d’orateur qu’il en bouleversa toute l’assemblée. Mais, inspiré par l’amour de Dieu, il renonça à la carrière mondaine, pour se tourner vers la vie solitaire en compagnie d’un serviteur, Chrysaphe, dans un lieu situé non loin du fleuve Iris dans le Pont, qui était couvert d’une épaisse forêt et caché dans le creux d’une falaise. N’emportant rien avec lui, il vivait, concentré en lui-même et détaché des troubles de la ville et des préoccupations du monde. Soumis et obéissant à sa mère, qui vivait à trois jours de marche de là, avec sainte Macrine (cf 19 juil.), dans leur maison transformée en monastère, il se mettait au service de quelques vieillards malades et sans ressources, leur procurant de quoi se nourrir grâce à son habileté à la chasse et à la pêche. Il menait depuis cinq ans cette vie conforme à la vraie philosophie, lorsqu’il périt, victime d’un accident de chasse, avec
son fidèle compagnon Chrysaphe. Cette épreuve affligea grandement sa mère, mais grâce à la force spirituelle et à la grandeur d’âme de sainte Macrine, elle surmonta sa douleur et se réjouit du sort réservé au ciel à son fils plutôt que de s’affliger à la pensée de son absence.