”Saint Arsène était natif de Novgorod. Son ardent amour du Christ le poussa à abandonner le monde pour trouver l’hésychia. Il devint moine au monastère du Mont Lisia, et y mena une vie si exemplaire que les frères le considéraient comme un modèle de la vie monastique descendu du ciel. Saisissant l’occasion d’une visite de moines athonites à Novgorod, il obtint la bénédiction de partir avec eux et entra au monastère russe de l’Athos. Se considérant le dernier de tous, indigne de vivre dans le Jardin de la Mère de Dieu, il montrait une humilité et une obéissance peu communes, passait toutes les nuits en prière, et au matin se trouvait prêt pour l’office et le travail. Il visita tous les autres monastères, pour y recueillir ce qui pouvait être utile à son âme, et, au bout de trois ans, il prit le chemin du retour vers sa patrie, en vue d’y fonder un monastère dédié à la Mère de Dieu.

Il arriva à Novgorod en 1393, et obtint de l’archevêque l’autorisation de fonder son monastère dans le nord. Après un séjour au fameux monastère de Valaam, il se mit en quête d’un lieu convenable à la vie hésychaste, et le trouva finalement dans l’île déserte de Konevets. Il y chassa par sa prière les démons qui occupaient un ancien temple païen, et commença la fondation du monastère dédié à la Nativité de la Mère de Dieu, qu’il organisa selon le Typikon de la Sainte Montagne, et où de nombreux moines vinrent le rejoindre. Alors que le saint était parti pour une nouvelle visite à l’Athos, le monastère subit une grande pénurie et les frères, souffrant de la faim, voulurent se disperser. Un des anciens, Joachim, alla toutefois prier sur la montagne où le saint avait naguère vécu, et il y eut une vision de la Mère de Dieu qui lui annonçait que le saint viendrait lui-même apporter tout ce qui leur était nécessaire. Effectivement, le lendemain, saint Arsène arriva avec deux grandes barques chargées de provisions. Après de longues années passées dans l’ascèse dans ce désert du Nord, il remit en paix son âme à Dieu, le 12 juin 1447.