”Natif du thème de Cibyrrhéotes, à l’ouest de l’Asie Mineure, saint Athanase renonça à tout attachement au monde pour se faire moine errant, vers le début du Xe siècle. Passant de lieu en lieu à la recherche des hommes spirituels, il récoltait çà et là les exemples de leurs vertus et assimilait avec zèle leurs enseignements. Un notable de rang sénatorial avait fondé le monastère dit de Traïannos, en Bithynie, sur les rives du fleuve Sangarios [C’est à proximité que vécut, à la même époque, S. Thomas Défourkinos (cf. 10 déc.)]. Découragé par l’attitude des moines durs et indociles, il avait décidé de quitter cet endroit quand, en chemin, il rencontra Athanase et, réalisant qu’il s’agissait d’un homme de Dieu envoyé par la Providence, il lui confia toute sa peine. Athanase parvint à le convaincre de retourner avec lui au monastère, où il devint lui-même membre de la communauté. Et en quelques temps, grâce à l’exemple de sa vie vertueuse et à ses douces remontrances pleines de sève spirituelle, il réussit à inspirer la crainte de Dieu et l’obéissance aux frères. Ordonné prêtre après avoir reçu l’Habit angélique, il exerça pendant de longues années la fonction de calligraphe. Jeûnant sans manquement tous les jours jusqu’au soir, il montrait une obéissance scrupuleuse à l’higoumène [Dans le texte du Synaxaire de Constantinople on ne dit pas qu’il fut higoumène, comme le suppose S. Nicodème dans sa traduction] , lui ouvrant son cœur sans détours.

Il devint ainsi une forteresse inexpugnable aux assauts des démons et acquit la sainte impassibilité. Après avoir copié de nombreux livres, sa vue en fut gravement altérée, au point de l’empêcher de poursuivre son obédience. Il s’enferma alors dans une étroite cellule et pria le Seigneur en ces termes : « Seigneur si j’en suis digne, rends-moi la vue, de sorte que je puisse distribuer aux pauvres tout le fruit de mes labeurs ! » Sa demande fut exaucée et, après avoir recouvré la vue, il passa encore vingt-huit ans à copier des manuscrits, en distribuant tout l’argent de son labeur aux pauvres. Il restait reclus toute la semaine, avec Dieu et les saints, sans recevoir personne, et n’acceptait de s’entretenir avec les hommes que le samedi et le dimanche. Parvenu à un grand âge, après avoir manifesté la faveur qu’il avait acquise auprès de Dieu par de nombreux miracles et prophéties, son âme fut emportée au ciel par les saints Apôtres Jean et André (vers 933).