”Natif de Vologda, saint Denys vécut dans l’ascèse dès sa jeunesse au monastère de Kouben, qui suivait un typikon athonite rigoureux, sous la direction de saint Denys, futur évêque de Rostov († 1425). Au bout de longues années d’obéissance, désirant mener une vie hésychaste, tout entière consacrée à la prière, Denys se retira dans un monastère abandonné, puis, en 1403 s’enfonçant dans la forêt, il s’installa près de la rivière Glouchitsa. Il ne put jouir cependant longtemps de la solitude, car sa vie sainte et sa sagesse spirituelle attirèrent à lui quantité de fidèles : non seulement des hommes voulant partager son mode de vie, mais aussi des femmes qui, éprises de vie spirituelle, n’avaient pas hésité à s’aventurer dans ce désert. Le lieu de son ascèse ayant été transformé en monastère cénobitique [Cf. la notice de ses disciples Amphiloque, Tamise et Macaire au 12 oct.], il fonda pour ses filles spirituelles un autre monastère sur une colline voisine, qu’il dédia à saint Léonce de Rostov. Il y régla la vie selon les observances athonites, et en fit ainsi un modèle pour de nombreux autres couvents, proches et lointains, dans toute la Russie. Saint Denys était iconographe de talent, il confectionnait des objets en cuivre fondu et était de plus tailleur de pierre. Il ne restait pas un seul instant dans l’oisiveté et ne prenait de la nourriture que lorsqu’il était épuisé; mais jamais son esprit ne se laissait distraire de la prière. Sept ans avant son trépas, il creusa sa tombe et la visitait quotidiennement pour méditer sur la mort. Il s’endormit dans le Christ en 1437. L’une des icônes de la Mère de Dieu qu’il avait peinte fut donnée au monastère des Sept-Collines, fondé à proximité par ses disciples. Lorsque le monastère fut déserté à la suite d’une épidémie de peste, la Toute-Sainte apparut à une pieuse moniale d’un couvent de Moscou, qui était étendue, paralysée, depuis trois ans, et Elle lui promit la guérison si elle se rendait à ce monastère pour en restaurer l’église. La moniale fut guérie, elle se rendit aux Sept-Collines, s’y installa dans une petite cellule, et restaura le couvent qui resta fameux pendant des siècles.
