”Saint Thalassios, prêtre et higoumène d’un monastère en Lybie, vécut jusqu’au temps de Constantin Pogonat (668-688). Il s’était lié d’une profonde amitié spirituelle avec saint Maxime le Confesseur, lors du séjour que ce dernier fit en Afrique (vers 628, cf. 21 janv.). Par la suite, il lui adressa une série de questions sur des difficultés de l’Écriture sainte, qui furent pour Maxime l’occasion de rédiger un de ses traités spirituels les plus importants : Les Questions à Thalassios. Adoptant la terminologie et l’orientation spirituelle de son ami et maître, Thalassios rédigea dans le même esprit quatre Centuries Sur la charité, la tempérance et la conduite spirituelle, adressées au prêtre Paul et insérées dans la Philocalie [Traduction française dans la Philocalie éditée par l’Abbaye de Bellefontaine]. En de brèves sentences, apparemment laconiques et sans ordre, mais pleines de sève spirituelle, il décrit tout le parcours de l’âme qui, éprise d’amour pour le Christ, cherche sa libération des passions pour parvenir à la perfection. Il écrit entre autres : « Qui aime Jésus sera libéré du vice, qui suit Jésus verra la gnose véritable » (I, 53), et : « Le principe de la vie pratique (i.e. ascétique) est la foi au Christ, son achèvement est l’amour pour le Christ » (IV, 57); ou encore : « L’hésychia, la prière, la charité et la tempérance forment le quadrige qui élève l’intelligence vers les cieux » (III, 71).