”En 1356, saint Alexis de Moscou (cf 13 fév.) échappa miraculeusement à un naufrage, alors qu’il revenait de Constantinople. En signe d’action de grâces, il fonda un monastère, près du fleuve Yauza, affluent de la Moscova, et le dédia à l’icône de la Sainte Face; car, lors du naufrage, il portait avec lui cette icône qu’il offrit à cette nouvelle fondation. Pour organiser et diriger la communauté, il fixa son choix sur saint Andronique, disciple bien-aimé de saint Serge de Radonège. Issu d’une famille de boïars de Rostov, il était entré dès son jeune âge au monastère de la Sainte-Trinité, et s’y était distingué par son obéissance exemplaire envers son père spirituel. Saint Serge lui avait donné pour instruction de ne jamais resté désœuvré, ce qu’il observait scrupuleusement, aussi bien dans la vie pratique que par la tension constante de son âme vers Dieu dans la prière. Sous sa conduite le monastère devint rapidement florissant. Le saint higoumène travaillait avec les moines et creusa de ses propres mains le puits qu’y existe encore de nos jours. Il brillait comme un astre par ses vertus et attirait de nombreux frères par sa bonté et sa douceur. Ayant prédit le jour de son trépas, il passa ses derniers jours reclus, seul devant Dieu, puis s’endormit en paix, le 13 juin 1395. Son successeur, saint Sabas, avait été son fidèle compagnon d’ascèse et son imitateur, tant dans les veilles nocturnes que dans les labeurs du jour. Il ne cachait aucune pensée ni le moindre mouvement de son cœur à son ancien, et acquit ainsi la paix de l’âme et l’impassibilité. Lorsqu’il trépassa, son corps fut inhumé dans la même tombe que saint Andronique (1478). C’est également dans ce monastère que vécut dans l’ascèse, vers la même époque, saint André Roublev (cf. 4 juil.).