”Lorsque, le Vendredi Saint, le Christ fut crucifié sur le Golgotha, on prit deux brigands pour les exécuter avec lui, afin d’accomplir la prophétie annonçant que le Messie devait «être compté parmi les malfaiteurs» (Isaïe 53, 11). On les crucifia avec Lui: l’un à sa droite, l’autre à sa gauche. Or, pendant leur agonie, l’un des malfaiteurs, le cœur endurci par le péché, insultait le Seigneur en disant: «N’est-ce pas toi qui es le Messie? Sauve-toi toi-même et nous aussi!». Mais l’autre, prit de repentir et de compassion à la vue du Juste condamné, le reprit sévèrement: — «Tu n’as même pas la crainte de Dieu toi qui subis la même peine! Pour nous c’est justice, car nous recevons ce que nous ont valu nos actes, mais lui il n’a rien fait de répréhensible». Et il ajouta: «Jésus, Souviens-toi de moi, lorsque tu viendras dans ton Royaume!» Le Seigneur se tourna alors vers lui et lui dit: — «En vérité, je te le dis: aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis». (Luc. 23, 39-43). La Larron fut ainsi le premier homme à obtenir le salut et la rédemption par la Passion du Christ. Il n’eut pas besoin de longues années d’ascèse, de larmes et de prière, mais son seul mouvement de repentir sincère ainsi que sa confession de la divinité du Christ au moment de son extrême abaissement, suffirent à lui obtenir la jouissance des biens de la vie éternelle.