”Le bienheureux patriarche Nectaire est né à Tarse en Cilicie. Il était membre du sénat et attirait l’admiration de tous par sa distinction, sa sagesse et la douceur de ses mœurs. Il se trouvait à Constantinople lorsque Saint Grégoire le Théologien, alors Archevêque de la ville, démissions de sa charge, en laissant le soin aux 150 Pères réunis pour le Second Concile Œcuménique de lui choisir un successeur (381). Comme il devait retourner à Tarse, Nectaire rendit visite à son évêque, Diodore, qui se trouvait là aussi pour le concile, afin de lui demander s’il n’avait pas quelque message à faire parvenir par son intermédiaire. En s’entretenant avec lui le saint évêque reçut de Dieu la révélation que c’était cet homme si sage et si réservé qui convenait pour siéger sur le trône épiscopale de Constantinople. Bien que Nectaire fût laïc et même, comme c’était alors souvent le cas, encore catéchumène, Diodore intervint auprès du patriarche d’Antioche, saint Mélèce, pour qu’il soit inscrit sur la liste des candidats qui devait être présentée à l’empereur Théodose. En lisant les noms, l’empereur s’arrêta avec insistance sur celui de Nectaire, bien qu’il ne le connût que de réputation. Les Pères acquiescèrent au choix de l’empereur.

On baptisa sur le champ Nectaire et on le consacra archevêque de la capitale, alors qu’il portait encore la robe blanche des néophytes (en 382). Pendant son pontificat, qui dura seize années, Nectaire gouverna avec sagesse son église et s’efforça de poursuivre l’œuvre des Pères du Second Concile Œcuménique, qui avait complété le symbole de Foi de Nicée, condamné l’hérétique Macédonius et ses partisans (les adversaires de la divinité du Saint-Esprit) et établi que la «Nouvelle Rome», Constantinople, devait avoir égalité d’honneur avec l’ancienne Rome. Il s’endormit dans la paix, laissant Saint Jean Chrysostome lui succéder. Saint Arsakios était le frère de Nectaire. Incité par celui-ci à accepter la charge d’évêque de Tarse, il fut élu patriarche de Constantinople à la suite de saint Jean Chrysostome, en 404, alors qu’il était dans un âge avancé. Doux et réservé, il fut souvent le jouet d’intrigants qui opéraient en son nom. Son court pontificat fut marqué par la persécution des partisans de saint Jean Chrysostome, qui refusaient de le reconnaître et se réunissaient dans d’autres lieux de cultes que les églises officielles.

Ces poursuites étaient le fait des autorités impériales et non celui d’Arsakios, qui ne pouvait guère les empêcher. Il s’endormit en paix en 405. À la mort du patriarche Attique (425), le trône de Constantinople resta quelque temps inoccupé, car on ne parvenait pas à s’entendre sur le choix d’un successeur. Finalement, sous la pression populaire, on consacra Sisinios, homme réputé pour sa piété et son amour des pauvres. Il s’endormit dans la paix deux ans plus tard, en 427, laissant pour successeur Nestorius, lequel devait bientôt répandre partout le venin de son hérésie.