”Saint Symphorien était fils d’une noble famille d’Autun, près de Lyon, au temps de la persécution d’Aurélien (vers 275). [Cet empereur n’ayant pas déclenché lui-même de persécution, on situe le martyre de S. Symphorien soit sous Marc-Aurèle, après la passion des martyrs de Lyon (177), soit, plus probablement, sous Valérien.] Ayant rencontré un jour une troupe de païens qui escortaient une statue de Bérécynthe (Cybèle), il se moqua de leurs grossières superstitions. Aussitôt appréhendé, il fut conduit auprès du gouverneur Héraclius, qui le fit comparaître à son tribunal. Comme il se déclarait chrétien et affirmait que non seulement il refusait d’adorer la mère des dieux, mais qu’il était prêt à briser sa statue à coups de marteau, le magistrat fit lire les décrets impériaux contre les chrétiens et l’accusa de sacrilège envers les dieux et de rébellion contre les lois de l’État. Livré à la torture, le serviteur du vrai Dieu fut ensuite enfermé dans un cachot. Le délai légal expiré, il comparut pour un second interrogatoire, au cours duquel il se montra tout aussi ferme dans sa confession de foi : « Je crains le Dieu tout-puissant qui m’a créé, et je ne sers que Lui.

Pour le moment, tu n’as pouvoir seulement sur mon corps, tu n’auras pas mon âme » déclara-t-il au juge. Condamné à être décapité, il fut conduit hors de la ville. Du haut des remparts, sa mère l’exhortait en langue celtique : « Mon fils, souviens- toi du Dieu vivant. Renouvelle ta constance! Nous ne pouvons craindre la mort qui nous conduit sûrement à la vie. Tiens ton cœur bien haut, mon fils, et regarde Celui qui règne dans les cieux. Aujourd’hui la vie ne t’est pas enlevée, elle est changée en une vie meilleure. Aujourd’hui, par un heureux échange, tu vas passer à la vie céleste. » Le saint martyr inclina bravement sa nuque sous le glaive et remporta la couronne de la victoire. Des chrétiens vinrent prendre son corps pour le déposer non loin de là, près d’une fontaine. Au Ve siècle, on édifia une basilique en son honneur, à laquelle fut adjoint un monastère qui contribua à l’expansion du culte de saint Symphorien dans toute la France.