”Le saint martyr Jean était un jeune paysan crétois d’une vingtaine d’années. Un jour de la fête de la Décollation de Saint Jean Baptiste (29 août), il avait pris part avec quelques amis au banquet organisé à cet effet et, comme il arrive quelquefois, ils avaient un peu abusé de la boisson et n’avaient plus tous leurs sens. Des soldats turcs vinrent à passer près de là. Voyant des étrangers au village, ils voulurent leur faire payer une taxe, comme il était de coutume. Les jeunes gens refusèrent, le ton monta, on en vint aux mains, et, dans la bagarre, il advint qu’un des Turcs tomba mort sous les coups des jeunes Grecs. Les autres soldats s’enfuirent tous plus ou moins blessés, en se promettant de venger leur compagnon. Rentré chez lui, Jean ne pouvait douter de son innocence. Mais quelques jours plus tard, les Turcs vinrent en nombre s’emparer de lui et le jeter sans ménagement en prison. Il resta pendant seize jours dans un cachot noir et infect, sans recevoir la moindre visite et ne mangeant que quelques restes qu’on voulait bien lui jeter. Le juge, qui était le frère de la victime, avait en effet décidé de retarder son exécution en espérant le convaincre de se faire musulman. On promit au jeune homme la liberté et toute sorte d’honneurs. Mais la foi de Jean était fondée sur la pierre. Le Christ lui donna alors la force de résister à tous les assauts des tentateurs et envahit son cœur de la joie et de l’impatience des martyrs. Lorsque finalement on le conduisit vers la potence, son visage était resplendissant d’allégresse. Sur le chemin, il invoquait avec ferveur la Très Sainte Mère de Dieu et devant chaque chrétien qu’il rencontrait, il se prosternait en lui demandant pardon. La nuit qui suivit l’exécution, une lumière céleste entoura le corps du martyr en témoignage de la puissance divine de notre foi.