”Éprouvé dans toutes les vertus de la vie ascétique au monastère du Précurseur de Vazelon dans le Pont, saint Sophrone fut ordonné prêtre et envoyé, en 1776, pour servir d’aumônier aux ouvriers grecs des mines d’Achtaleia en Géorgie. Son zèle, sa charité et sa tendresse paternelle le rendirent si cher à tous ses fidèles que ceux-ci, soutenus par le gouverneur géorgien de la région, le contraignirent à accepter la dignité épiscopale. Ayant établi son siège dans le monastère de la Mère- de-Dieu, il poursuivait humblement sa tâche de Bon Pasteur, lorsqu’une incursion de la tribu des Lesgs, venus d’Asie, ravagea la région. Les barbares firent un jour irruption dans le monastère, au moment de la sainte Liturgie, massacrèrent la plupart des fidèles et, ayant découvert l’évêque et quelques rescapés dans leur cachette, ils les vendirent en esclaves dans différentes villes du Caucase.

Racheté par une pieuse femme catholique romaine, le Saint put finalement rejoindre Trébizonde, où on le choisit pour remplacer le métropolite défunt. Mais comme il était l’objet de différents, préférant la paix aux honneurs, il se retira dans la quiétude de son premier monastère. Sa sainte conduite et sa ferveur pour l’ascèse et la prière firent là l’admiration de tous, excepté de l’higoumène Jérémie qui, dévoré de jalousie, persécuta le bienheureux au point de l’obliger à quitter le monastère pour se réfugier dans sa patrie natale, où il s’endormit en paix en 1803. Dès le départ du Saint, Jérémie fut saisi d’une crise nerveuse. Il tenta vainement de faire revenir Sophrone, et mourut lamentablement quelques années plus tard d’une paralysie cérébrale. Lorsqu’on procéda à l’exhumation des reliques du Saint, elles dégagèrent une suave odeur et accomplirent ensuite plusieurs guérisons miraculeuses.