”Sainte Lucie vivait, riche et honorée, à Rome sous le règne de Dioclétien et Maximien. Elle était restée veuve trente-six ans et avait atteint l’âge de 66 ans lorsque survint la grande persécution (303). Elle fut dénoncée aux autorités par son propre fils Eutrope, qu’elle avait vainement essayé de détourner du culte des idoles. Comparaissant devant Dioclétien, elle confessa sans crainte le Christ et blâma l’empereur pour son culte des dieux vains. Revêtue de la grâce divine, les tortures ne parvinrent à entamer ni la fermeté de sa foi, ni l’intégrité de son corps. Alors qu’on la traînait par toute la ville pour être outragée par la foule, sur un signe de Dieu, un certain Géminien crut au Christ, suivit la sainte, puis fut baptisé et adopté par elle comme son fils spirituel. Il fut lui aussi emprisonné avec Lucie. Mais, avant qu’ils ne comparaissent à nouveau devant l’empereur, celui-ci périt noyé dans le Tibre. Trois mois après ils comparurent devant son remplaçant, Pyrropogon, et condamnèrent son impiété. Avant qu’ils ne soient châtiés, ils furent transportés par un ange à Taormina en Sicile, et, de là, se rendirent à Mendilas, où ils chassèrent un grand nombre d’esprits impurs et convertirent à la foi la plus grande partie de la population. Comme, par la jalousie du diable, une persécution s’était déclenchée contre les fidèles de la région, sainte Lucie se réfugia dans la montagne, où elle rendit en paix son âme à Dieu. Quant à Géminien, il eut la tête tranchée.