”Saint Romulus vécut sous le règne de l’empereur Trajan (98-117). Il était à son service et partageait son impiété. Aussi fut-il envoyé par l’empereur auprès des armées qui se trouvaient en Gaule, afin de poursuivre les soldats chrétiens, qui étaient du nombre de onze mille, et les obliger à sacrifier aux idoles. Comme ceux-ci refusèrent, ils furent exilés en Arménie, près de Mélitène, et y subirent une mort cruelle. Mais, touché par la grâce, Romulus se repentit. Il crut lui aussi au Christ, condamna la cruauté de l’empereur, et mourut à son tour en ayant la tête tranchée.

Deux siècles plus tard, alors que, sur l’ordre de l’empereur Dioclétien (vers 303), on pourchassait de nouveau les chrétiens dans la ville de Mélitène, le bienheureux Eudoxe, comte par la dignité mais qui professait le titre plus glorieux de chrétien, fut lui aussi recherché. Comme les soldats arrivaient chez lui pour l’arrêter, il cacha sa véritable identité et les reçut avec beaucoup d’affabilité. Puis, après avoir prié et avoir reçu de Dieu l’assurance que le temps était venu pour lui de consommer le Martyre, il se livra. Les soldats, émus par son geste et reconnaissants pour son hospitalité, lui proposèrent de le laisser s’enfuir, mais le saint ne voulut rien entendre et insista pour les suivre, après avoir dit adieu à son épouse et lui avoir laissé ses dernières instructions pour l’administration de ses biens. Ayant ainsi abandonné avec joie : richesse, gloire et famille ; il partit pour comparaître devant le gouverneur et confessa sans crainte le nom du Christ. Avec les 1134 soldats chrétiens qui étaient jugés avec lui, Eudoxe jeta sa ceinture de dignitaire de l’administration impériale au visage du gouverneur. Fou de rage, celui-ci leur fit subir d’horribles tortures et s’acharna en particulier sur le noble Eudoxe. La sentence ayant été prononcée, alors qu’Eudoxe s’avançait vers le lieu de l’exécution, il aperçut son ami très cher, Zénon, lui rappela leur commun amour de Dieu et l’invita à le suivre dans la voie royale qui s’ouvrait devant lui. À ces mots, Zénon confessa à son tour publiquement le nom du Christ Sauveur et eut la tête tranchée avec son ami en Christ et leur 1134 compagnons. Sept jours plus tard, Eudoxe apparut en rêve à son épouse et lui demanda de prévenir
son autre ami Macaire qu’il devait se rendre au prétoire. Fidèle à l’appel de Dieu, celui-ci se présenta devant le juge, y confessa la vraie foi et fut à son tour décapité.