”Saint Euloge était moine en Syrie quand saint Barsès (cf. 15 oct.), nommé évêque d’Édesse, le prit avec lui pour s’en faire un auxiliaire dans son ministère. Saint Barsès ayant été exilé en Mésopotamie, Euloge et Protogène luttèrent avec vaillance pour garder le peuple dans la vraie foi. Quand l’empereur Valens vint en visite à Édesse, il s’irrita fort d’y trouver tant d’orthodoxes et ordonna au préfet Modeste de les expulser. Mais celui-ci dut reculer devant leur détermination. Comme on ne pouvait les massacrer tous, l’empereur convoqua les prêtres et les diacres, et leur enjoignit, sous menace d’exil, d’entrer en communion avec l’évêque arien substitué à saint Barsès. Au nom de tous, Euloge répliqua qu’ils resteraient fidèles à leur évêque légitime. Quatre-vingts clercs furent alors relégués en Thrace, et saint Euloge fut envoyé à Antinoé en Thébaïde, en compagnie de saint Protogène. Cet exil tourna cependant au profit de l’Église, car leur prédication et leurs miracles accomplirent de nombreuses conversions dans cette contrée encore largement païenne.
La paix ayant été rendue à l’Église à la mort de Valens (378), Euloge fut nommé évêque d’Édesse. Comme l’Église d’Antioche, dont dépendait le siège d’Édesse, se trouvait alors divisée par le schisme à propos de saint Mélèce (cf. 12 fév.), il fut consacré par saint Eusèbe de Samosate (cf. 22 juin). Il participa au Second Concile Œcuménique (381) et fit consacrer saint Protogène, son compagnon dans les combats de la foi et dans l’exil, évêque de Carrhée en Mésopotamie (l’Haran biblique). Saint Euloge s’endormit en paix en 387.