”Saint Gérasime était originaire d’un village du Péloponnèse, nommé Léontari. À l’âge de huit ans, il fut confié par ses parents à un maître pour apprendre les saintes Lettres, ce qu’il fit avec succès, grâce à son application et à ses qualités naturelles. Lorsqu’il atteignit l’âge canonique, il fut ordonné prêtre et, tel le cerf assoiffé qui court après la source des eaux du Salut, il entreprit un pèlerinage en Terre Sainte. De là, il passa de lieu en lieu, vivant dans le jeûne, la veille et la prière continuelle, et prêchant la parole de Dieu et le repentir aux populations grecques soumises au joug turc. Il parvint ainsi au monastère de la Sainte-Trinité, nommé Sourvia, fondé jadis par saint Denys de l’Olympe (cf. 23 janv.) dans la région de Volos. Il s’y installa, afin de s’adonner avec une ardeur accrue aux travaux de l’ascèse, crucifiant chaque jour sa chair et ses désirs, de sorte que Dieu lui accorda la grâce d’accomplir des miracles qui répandirent sa renommée dans tous les villages alentours. Aux chrétiens qui venaient le visiter pour recevoir sa bénédiction, il enseignait aussi les mœurs évangéliques et corrigeait les nombreux excès que l’occupation turque avaient entraînés.

Saint Gérasime avait coutume de visiter aussi le village de Vélestinon, où il s’était construit une petite cellule, près de l’église, afin d’y entendre les confessions et d’y prodiguer ses enseignements salutaires. Un jour, alors qu’il se trouvait là, il eut la révélation de sa fin prochaine, il écrivit à l’higoumène du monastère de la Sainte-Trinité, qui envoya aussitôt un mulet pour le prendre en secret, car les habitants du village ne voulaient pas le laisser partir. Une fois arrivé au monastère, le saint convoqua toute la communauté, leur délivra ses dernières recommandations, en particulier à l’égard des prêtres, et il remit en paix son âme à Dieu, le 14 septembre. [Vers 1740. Sa mémoire a été transférée aujourd’hui à cause de la fête de l’Exaltation de la Croix.] Lorsqu’on procéda au transfert de ses reliques, après de longues années, elles dégagèrent un parfum céleste et elles n’ont pas cessé d’accomplir, jusqu’à ce jour, quantité de miracles.