Le chœur : Que le nom du Seigneur soit béni, dès maintenant et à jamais (trois lois).

Le prêtre se rend à la prothèse et dit à voix basse : Toi qui es la plénitude de la loi et des prophètes, Christ notre Dieu, Toi qui as accompli tout le dessein de Ton Père, remplis nos cœurs de joie et d’allégresse, en tout temps, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.

Cette louange finale du nom du Seigneur se trouve dans le psaume 112. Ce psaume est le premier d’une série (Ps 112-117) que chantaient les Juifs lors du repas pascal. Il est par conséquent presque certain que le Seigneur et Ses disciples chantèrent Que le nom du Seigneur soit béni à la fin de la Cène mystique (Mt 26, 30).

Les fidèles – les disciples actuels du Christ -, avant de quitter la chambre haute, glorifient eux aussi le nom très saint de leur Père céleste. Car, comme le dit saint Jean Chrysostome, « Par ce seul nom, en effet, la mort fut abolie… les portes du Paradis furent grand ouvertes; l’Esprit fut envoyé ici-bas, les esclaves devinrent libres, les ennemis devinrent des fils; les étrangers, des héritiers; les hommes, des anges. Des anges, ai-je dit? Dieu est devenu homme, et l’homme est devenu dieu; le Ciel a accueilli une espèce terrestre; la Terre a reçu Celui qui siège au-dessus des chérubins avec l’armée angélique. Le mur de séparation entre Dieu et les hommes, (Ep 2, 14) a été enlevé, la barrière abattue, ce qui était séparé est réuni, les ténèbres ont été supprimées, la lumière a brillé. »

Pour tous ces bienfaits innombrables, nous nous écrions au Seigneur: Que Ton nom est admirable, par toute la Terre! (Ps 8, 2). En vérité, « c’est grâce à ce nom qu’ont réussi mille et mille entreprises et c’est par lui que nous sommes initiés aux mystères sacrés. Le Prophète, après avoir repassé en lui-même tous les prodiges accomplis par ce nom… dit: Son nom est saint et terrible (Ps 110, 9). Or s’il est saint, il exige de ceux qui le célèbrent dans leurs hymnes une bouche sainte, sainte et pure ». C’est précisément pour cette raison que notre Eglise a ordonné que nous louions le très saint nom du Seigneur après avoir sanctifié nos bouches par la communion au Christ, qui est le seul Saint, la source de la sainteté.

Remplis nos cœurs de joie et d’allégresse : « De quelle sorte de joie est-il question ici? D’une joie mondaine? Dieu nous garde de cette pensée!… Ceux qui récitent cette prière ne cherchent que cette joie divine qui n’a rien de commun avec celle de la vie présente; il s’agit de la joie des anges, de la joie céleste. Ils ne se contentent pas de la demander simplement, mais ils désirent même d’en jouir avec abondance. Car ils ne disent pas: “donne-nous cette joie”, mais “remplis-nous de cette joie”, ou plutôt ils ne disent pas: remplis-nous-en, mais, “remplis-en nos cœurs”. Car cette joie est avant tout la joie du cœur. »

 

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