Les clés du Royaume
Qui parmi les saints Pères a dit qu’un seul Pierre avait reçu les clés du Royaume ? Ou plutôt, lequel d’entre eux n’a pas dit que tous les apôtres les avaient tous reçus ?
Saint Ilias Miniatis, « Pierre d’achoppement »

 

 

À l’heure actuelle, le sujet central des désaccords entre les orthodoxes et les catholiques est la question sur le pouvoir de l’Archevêque de Rome, sur le caractère et les limites de sa primauté qui était fixée dans la Sainte Tradition. Cependant, tout en reconnaissant une certaine primauté de l’évêque de Rome, nous, orthodoxes, considérons comme une hérésie absolue la compréhension de cette prééminence dogmatisée dans le catholicisme romain. Quelle est la raison de ces désaccords ?

Par rapport à l’apôtre Pierre et son ministère, l’ecclésiologie catholique romaine suppose l’ensemble des idées suivantes :

  1. l’Apôtre Pierre, selon l’ordonnance du Seigneur, avait un avantage sur les autres apôtres. Cet avantage a porté le caractère du pouvoir suprême sur toute l’Église, y compris les apôtres.
  2. Cette domination de Pierre sur les apôtres n’appartenait pas qu’à lui personnellement, mais à un certain « poste de Pierre » ; elle n’était pas personnelle, mais organisationnelle et hiérarchique. Elle se poursuit dans l’évêque de Rome.

Ces positions sont dogmatiquement fixées dans l’Eglise catholique Romaine par le Premier Concile du Vatican dans la Constitution dogmatique Pastor Æternus :

1) Si quelqu’un donc dit que le bienheureux Apôtre Pierre n’a pas été établi par le Christ notre Seigneur chef (principem) de tous les Apôtres et tête visible (visibile caput) de toute l’Église militante ; ou que ce même Apôtre n’a reçu directement et immédiatement du Christ notre Seigneur qu’une primauté d’honneur (primatum honoris) et non une primauté de juridiction véritable et proprement dite, qu’il soit anathème.
2) Si donc quelqu’un dit que ce n’est pas par l’institution du Christ ou de droit divin que le bienheureux Pierre a des successeurs dans sa primauté sur l’Église universelle, ou que le Pontife romain n’est pas le successeur du bienheureux Pierre en cette primauté, qu’il soit anathème. [0].

Comme vous le savez, le critère clé qui distingue les communautés protestantes de toutes les églises historiques c’est la fidélité à la Sainte Tradition. Les principaux témoins de cette Tradition sont bien sûr les théologiens et les écrivains de l’Eglise. Dirigé par le Saint Esprit, cette même Eglise les considèrent comme Ses saints Pères et Docteurs.
Bien que la sainte Ecriture soit la révélation directe de Dieu revêtue de la parole humaine, elle a besoin d’être véritablement interprétée ce qui est impossible en dehors de la Tradition vivante de l’Eglise. C’est pourquoi, l’exigence d’interpréter la Sainte Ecriture uniquement selon l’esprit et la parole des saints Pères est présente parmi les lois ecclésiastiques autoritaires ; comme par exemple le 19e canon du VI Concile Œcuménique ou (ce qui plus pertinent pour les membres de l’Eglise de Rome) un des décrets du Concile de Trident [1].

En réalité, la véritable compréhension de la Sainte Ecriture est celle en laquelle croyaient « tous, toujours et partout », comme l’a dit saint Vincent de Lérins. Bien sûr, il ne faut pas comprendre le mot « tous » dans le sens strict, comme disait le saint lui-même. C’est pour cela que la formulation plus pertinente du principe « consensus patrum » est la suivante :

« Et, dans l’Église catholique elle-même, il faut veiller soigneusement à s’en tenir à ce qui a été cru partout, et toujours, et par tous ; car c’est cela qui est véritablement et proprement catholique, comme le montrent la force et l’étymologie du mot lui-même, qui enveloppe l’universalité des choses. Et il en sera finalement ainsi, si nous suivons l’universalité, l’antiquité, le consentement général. Nous suivrons l’universalité, si nous confessons comme uniquement vraie la foi que confesse l’Église entière répandue par tout l’univers ; l’antiquité, si nous ne nous écartons en aucun point des sentiments manifestement partagés par nos saints aïeux et par nos pères ; le consentement enfin si, dans cette antiquité même, nous adoptons les définitions et les doctrines de tous, ou du moins de presque tous les évêques et les docteurs. » [2]

Ce préambule vaste montre que le seul et véritable critère dans l’interprétation de la Sainte Ecriture sera le suivi de l’enseignement des majorités des saints Pères, des époques et des églises locales différentes. Deo adjuvante !
Comme le premier texte de l’Ecriture par lequel les catholiques espèrent justifier la doctrine de l’autorité unique et universelle du Pape de Rome sur toute l’Église, nous essaierons d’examiner le 19ième verset du chapitre 16 de l’Évangile selon Matthieu :

…et je te donnerai les clés du Royaume des Cieux, et ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu déliras sur la terre sera délié dans les cieux.

L’image des clés dans les écritures

Avant de commencer à examiner les différentes interprétations de la notion du pouvoir des Clés dans la Sainte Tradition, il convient de prêter attention à l’utilisation de la métaphore des clés dans les écritures en dehors de Mat 16:19. L’exemple le plus frappant est certainement le passage ci-dessous du livre d’Ésaïe :
En ce jour-là, J’appellerai mon serviteur Éliakim, fils de Hilkija; Je le revêtirai de ta tunique, je le ceindrai de ta ceinture, Et je remettrai ton pouvoir entre ses mains; Il sera un père pour les habitants de Jérusalem Et pour la maison de Juda. Je mettrai sur son épaule la clé de la maison de David: Quand il ouvrira, nul ne fermera; Quand il fermera, nul n’ouvrira. (Isaïe 22 :20-22)

l’Encyclopédie Biblique de Brockhaus» dans l’article «Clés» donne l’explication suivante :

« Le fait que les maisons en Palestine aient été fermées à clefs est mentionné à plusieurs reprises (Mat 25:10; Luc 11:7; Luc 13:25; Jn 20:19; Act 12: 14). Dans le même bâtiment, il y avait d’autres portes fermées à clefs menants à des pièces sans fenêtres comme le « garde-manger » (Mt 6:6) stocker des produits. Pour la fermeture des portes (Cant 5:5) et des portails de la ville, on a utilisé les barres particuliers (Deut. 3: 5; 2 Cron 8:5), qui ne pouvaient être ouvertes que par la clé (Jug. 16:3). Ces clés, apparemment (en particulier les clés de la porte des palais ou des portails de la ville), étaient si massives qu’elles étaient portées sur les épaules (Esaïe 22 :22). Le plus souvent, on a fabriqué les barres du bois (Neem 3: 13) ; les barres lourdes ont été fabriquées du cuivre et du fer (Deut.33: 25; 3 Sam 4: 13; Ps 106: 16; Esaïe 45: 2);
Parce que la maison était verrouillée, la possession de la clé a mis son propriétaire dans une position particulière. Il n’était pas seulement un gardien, mais un gestionnaire de la maison. Devenu le chef de la maison, Éliakim obtient le pouvoir particulier : quand il ouvrira, nul ne fermera ; quand il fermera, nul n’ouvrira. (Isaïe 22 :20-22) » [3]

 

Ainsi, les données de la science biblique confirment que les clés étaient en fait un symbole d’une certaine autorité. Mais quelle autorité a sous-entendu le Seigneur Jésus-Christ ? La science biblique ne peut certainement pas répondre à cette question ; nous devons nous tourner vers la foi de la Sainte Eglise qui est la colonne et l’appui de la vérité (1 Tim 3.15).

Comment on comprend le pouvoir des clés dans l’Eglise de Rome ?
Selon l’opinion de l’Eglise de Rome, l’expression « les clés du Royaume des Cieux» désigne le ministère universel de l’apôtre Pierre et de ses successeurs de paître les brebis et d’affermir les frères, c’est-à-dire le pouvoir suprême de juridiction dans l’Église Universelle. C’est comme ça que le le Pape Léon XIII interprète Mat.16.19 dans son encyclique Satis Cognitum qui devait servir d’explication autoritaire des définitions de la Constitution dogmatique du Premier Concile de Vatican Pastor Aeternus :

« Si Dieu a confié Son Eglise à Pierre, c’est donc afin que ce soutien invisible la conservât toujours dans toute son intégrité. Il l’a donc investi de l’autorité nécessaire ; car, pour soutenir réellement et efficacement une Société humaine, le droit de commander est indispensable à celui qui la soutient.
Jésus a ajouté encore : « Et Je te donnerai les clés du royaume des cieux ». Il est clair qu’Il continue à parler de l’Eglise, de cette Eglise qu’Il vient d’appeler Sienne, et qu’Il a déclaré vouloir bâtir sur Pierre, comme sur son fondement. L’Eglise offre, en effet, l’image non seulement d’un édifice, mais d’un royaume ; au reste, nul n’ignore que les clés sont l’insigne ordinaire de l’autorité. Ainsi, quand Jésus promet de donner à Pierre les clés du royaume des cieux, Il promet de lui donner le pouvoir et l’autorité sur l’Eglise.…
Ce qui suit encore a le même sens : « Tout ce que tu lieras sur la terre sera lié aussi dans le ciel, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié aussi dans le ciel ». Cette expression figurée : lier et délier, désigne le pouvoir d’établir des lois, et aussi celui de juger et de punir. Et Jésus-Christ affirme que ce pouvoir aura une telle étendue, une telle efficacité, que tous les décrets rendus par Pierre seront ratifiés par Dieu. Ce pouvoir est donc souverain et tout à fait indépendant, puisqu’il n’a sur la terre aucun pouvoir au-dessus de lui, et qu’il embrasse l’Eglise tout entière et tout ce qui est confié à l’Eglise…
Les Saintes Lettres attestent bien que les clés du royaume des cieux ont été confiées à Pierre seul. [4]»

Le catéchisme de l’Eglise de Rome (553 ) affirme aussi que l’apôtre Pierre était « le seul à qui le Seigneur a confié explicitement les clefs du Royaume ». [5]
Ainsi, le pouvoir des Clés appartient seulement à Pierre (et à ses successeurs) et représente la juridiction suprême et universelle — c’est-à-dire le pouvoir législatif, judiciaire et exécutif.

Comment le pouvoir des Clés est-il compris dans la Sainte Tradition ?

Donc, nous avons devant nous une certaine interprétation de l’Ecriture ; à première vue, elle ne peut pas être qualifiée comme fausse ou ridicule. Cependant, le vénérable lecteur doit être tenir en mémoire, qu’il soit orthodoxe ou catholique, que les règles de l’Église nous obligent «à ne pas comprendre l’Ecriture autrement que selon les saints Pères et les Docteurs de l’Église des pays et des époques différents.
En essayant d’appliquer ce critère à l’interprétation du « pouvoir des Clés », qui est exprimée avec une grande certitude dans les textes dogmatiques de l’Eglise de Rome, nous découvrons cependant une contradiction évidente entre l’opinion du Pape Léon et celle des saints de l’Église à l’Orient et même plus à l’Occident.
Edward Siecienski, le professeur des études byzantines à l’Université de Stockholm, l’auteur d’un certain nombre de monographies scientifiques, écrit : « la deuxième question sur la nature du ministère de Pierre est étroitement liée aux revendications papales tardives sur la possession unique de l’autorité qui a été donnée à Pierre à Césarée de Philippe… Cependant, pour la plupart des Pères, le pouvoir de Pierre n’était pas l’appartenance exclusive d’une personne (même de Pierre lui-même). Au contraire, les Pères ont constamment souligné l’égalité des apôtres et le fait qu’ils ont tous reçu les clés du Royaume des Cieux, même si dans cette fraternité égale, Pierre a été mis comme « chef » pour assurer l’unité. » [6]
Adressons-nous aux paroles des Pères et des théologiens de l’Occident et essayons de vérifier les paroles du vénérable patrologue.

La tradition catholique sur la question des Clés du Royaume des Cieux : les théologiens de l’Occident.

1. Saint Hilaire de Poitiers dit :

«[L’Eglise] c’est la maison désirée, c’est un son joyeuse… les gardiens de cette maison sont les apôtres qui ont reçu les clés, comme il est écrit: « je vous donnerai les clés du Royaume des Cieux »» [7]

2. Saint Ambroise de Milan :

« Entends ce que le Seigneur dit : « Je te donnerai les clés du Royaume… e.t.c » Il dit : Je te donnerai les clés pour que tu puisses lier et délier. Ce qui était dit à Pierre est dit aussi aux autres apôtres.» [8]

3. Le successeur anonyme de saint évêque de Milan qu’on appelle Ambrosiaste dit la même chose :

« en bienheureux apôtre Pierre, nous tous, les prêtres, avons reçu les clefs du Royaume des cieux » [9].

 

4. Saint Gaudence de Brescia :

« Après la Résurrection du Christ, tous les apôtres reçoivent les Clés de Pierre. Les apôtres les reçoivent directement du Seigneur Lui-même. Car Il leur dit : « Recevez le Saint Esprit. Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés. » Et encore : « Allez, enseignez à toutes les Nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. » Car les portes du Royaume Céleste ne s’ouvrent que par la clé spirituelle des Sacrements » [10]

La plus grande lumière de la théologie de l’Église occidentale, Saint Augustin a laissé dans ses écrits une présentation systématique de l’enseignement orthodoxe sur l’Église et sur l’autorité ecclésiale. Nous allons voir qu’il est impossible de réconcilier son enseignement sur le pouvoir des clés avec celui énoncé dans Satis Cognitum.

 

5. Voici ce que Saint Augustin dit:

« Or Pierre est le seul d’entre eux qui ait mérité de personnifier l’Eglise presque partout. C’est en vue de cette personnification, qu’il faisait seul de toute l’Eglise, qu’il mérita d’entendre : «Je te donnerai les clefs du royaume des cieux ». Ces clefs en effet furent moins confiées à un homme qu’à l’unité même de l’Eglise. Ainsi donc ce qui montre la prééminence de Pierre, c’est qu’en lui se personnifiaient l’universalité et l’unité de l’Eglise lorsqu’il lui fut dit : «Je te donne» ce qui pourtant fut donné à tous les Apôtres. » [11].

 

« N’y eut-il que Pierre pour recevoir ces clefs et ne furent-elles pas données à Paul? N’y eut-il que Pierre pour les recevoir et furent-elles refusées à Jean, à Jacques et aux autres Apôtres? Ne sont-elles pas dans les mains de l’Église, où chaque jour se remettent les péchés? Oui, comme en Pierre se personnifiait l’Église, à l’Église fut donné ce qui le fut à Pierre en particulier. » [12]

 

« En faveur du froment qui gémit dans son sein au milieu de la paille et qui au moment où apparaîtra le grand Vanneur, se montrera si digne d’être placé au grenier, elle (l’Eglise) a reçu les clefs du royaume des cieux, afin de pouvoir, par les mérites du sang de Jésus-Christ et par l’opération de l’Esprit-Saint, remettre les péchés: Dans cette Église pourra donc revivre l’âme à qui le péché avait donné la mort, pour ressusciter avec Jésus-Christ, dont la grâce fait notre salut. » [13]

Pour clarifier ce que l’on sous-entend par « la personnification » de l’Église en Pierre, Saint Augustin indique que les ennemis du Christ ont été aussi symboliquement présentés en Juda, et les malédictions promises à Juda appartiennent à tous ceux qui lui ressemblent. De même, Pierre représente symboliquement l’Église et, en sa personne, les promesses appartiennent à tout le collège apostolique ; les clés reçues par Pierre n’appartiennent en fait qu’à l’unité de l’Église :

« Que ce psaume contienne une prophétie du Christ, c’est ce que reconnaît facilement tout homme qui lit avec foi les Actes des Apôtres ; car en voyant Matthias ordonné à la place de Judas qui trahit le Christ, et incorporé au collège apostolique, il devient évident que c’est Judas que désignait le Prophète, quand il disait : «Que ses jours soient s abrégés, et qu’un autre reçoive son épiscopat ». Mais si nous ne faisons retomber que sur un seul homme les malédictions contenues dans ce cantique, l’application pourra bien manquer de justesse, ou du moins paraître forcée ; tandis que tout devient clair, si ces anathèmes sont dirigés contre toute une race d’hommes, c’est-à-dire contre les Juifs ingrats et ennemis du Christ. Et de même que plusieurs passages à l’adresse de l’apôtre saint Pierre ne reçoivent leur force et leur éclat, que quand nous les entendons de l’Eglise, dont Pierre était la personnification à cause de la primauté qu’il eut parmi* les disciples, en vertu de ces paroles : « Je te donnerai les clés du royaume des cieux », et autres semblables : ainsi Judas est en quelque sorte la personnification des Juifs… [14]

* En latin : propter primatum quem in discipulis habuit;
D’ailleurs, c’est un des exemples où les traducteurs catholiques ont accentué la primauté de l’apôtre Pierre (pour en déduire la primauté de juridiction) en disant qu’elle est « sur » les apôtres, tandis que le saint Père affirme qu’elle est « in discipulis », c’est-à-dire « parmi les apôtres » et non pas « super discipulos » . Cela prouve encore une fois que toute citation des Pères de l’Eglise proposée par les ultramontaines doit être scrupuleusement vérifiée avec son original.

Comme nous le voyons, les premiers Pères de l’Église en Occident ont exprimé des jugements qui sont entièrement conformes à l’opinion de Saint Augustin. Cette tradition a persisté par la suite dans les écrits des théologiens qui défendaient le pouvoir suprême du Concile contre l’influence croissante de l’évêque de Rome.

 

6. Hincmar, archevêque de Reims (†882) écrit:

« Le pouvoir des clés … est remis aux autres apôtres et à toutes les Églises. En même temps, nous croyons qu’il concerne à Pierre en particulier, car l’image de Pierre repose sur tous les hiérarques de l’Église » [15] »

 

7. Une autre décision commune du Concile de Compiègne (757) mérite aussi d’être considérée.

« Comme on le sait, les évêques sont les vicaires du Christ et les détenteurs des Clés du Royaume Céleste ; le Christ leur a confié toute la plénitude de l’autorité, et tout ce qu’ils lient ou délient sur la terre sera lié ou délié dans les Cieux » [16].

 

Certes, les évêques qui ont participé à ce Concile ne pouvaient pas accepter l’affirmation de Satis Cognitum selon laquelle les successeurs de Pierre ont reçu l’autorité sous l’image des clés du Royaume des Cieux, le pouvoir qui est suprême et absolument indépendant. Les évêques du Concile de Compiègne ont attribué ce pouvoir à tout l’épiscopat ce qui est évident selon les paroles citées.

 

8. Saint Bède le Vénérable (†737) :

« Et je vais te donner les clés du Royaume des Cieux. C’est-à-dire, la connaissance et la puissance de la discrimination, à travers laquelle tu dois accepter dans le Royaume des fidèles et exclure les indignes. Et ce que tu lieras, etc. Ce pouvoir est sans aucun doute donné à tous les apôtres à qui le Seigneur a dit après la Résurrection : Recevez le Saint-Esprit, etc. (Jean 20) En outre, ce ministère est donné aux évêques, aux prêtres et à toute l’Église, bien que, certains d’entre eux, aient mal compris, pensent qu’ils ont le pouvoir de condamner les innocents et de résoudre les coupables, ce qu’ils ne peuvent faire d’aucune façon … » [17].

 

Un théologien germanique Raban Maur relie la rémission du pouvoir de lier et délier à l’apôtre Pierre avec la rémission du même pouvoir à tous les apôtres après la Résurrection du Christ (Jean 20:23) :

« Et tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. Bien qu’il semble que le pouvoir de délier et de lier le Seigneur a donné à un seul Pierre, il faut sans doute savoir qu’il a été donné aux autres apôtres, comme Lui-même a témoigné, apparaissant avec victoire après souffrance et résurrection, soufflant et disant à tous: “Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.” (Jean 20:23). » [18]

Après la séparation de l’Eglise de Rome de l’Eglise orthodoxe et catholique, le point de vue semblable a été exprimé par les représentants du mouvement de conciliarisme qui cherchaient à restreindre le pouvoir du Pape en faveur du Concile.
Ainsi, le théologien espagnol Alonso Tostado (†1455) a écrit :

« Les Clés ont été données à toute l’Église. Mais l’Église, n’étant pas une personne particulière, mais étant communauté, elle ne peut pas les disposer, et c’est pourquoi [le Seigneur] les a donnés à Pierre, en sous-entendant l’Église.Les Clés n’ont pas été données à Pierre et aux autres apôtres en tant qu’individus, mais en tant que serviteurs de l’Église. Ainsi, les Clés ont été données à l’Église plutôt qu’à eux » [19].

Les membres du Concile de Bâle de l’Eglise en Occident (1431-1449) ont répondu aux légats du pape Eugène IV de manière suivante :

« Pourquoi les paroles : « Je te donnerai les clés du Royaume des Cieux  » ont été dites à l’un, les saints Docteurs expliquent : le Seigneur voulait ainsi indiquer l’unité de l’Église, et c’est pour cette raison que son principe repose sur l’unité ; ainsi, il est montré qu’il n’y a que la seule Église unique, et Pierre, lorsqu’il reçoit les clés, selon Saint Augustin, symbolise l’Église… Or, l’Eglise elle-même est souveraine et unique, et que ce pouvoir juridictionnel a été donné par le Seigneur à toute l’unité des croyants, et non à chacun individuellement. C’est pourquoi, le Seigneur a donc voulu commencer par celui par qui Il peut indiquer l’unité et l’unanimité de l’Église  » [20].

La similitude de ce message des membres du Concile de Bâle avec l’enseignement des saints Pères de l’Occident comme Augustin, Hilaire et Gaudence est évidente et quasiment identique. Cependant, cette compréhension des clés du Royaume a été rejetée par les papes de Rome avec tous les autres enseignements du Concile de Bâle. C’est la meilleure preuve que l’enseignement traditionnel des saints Pères contredit l’enseignement de certains papes de Rome sur leur propre pouvoir dans l’interprétation des clés du Royaume.

La tradition catholique concernant les clés du Royaume parmi les saints Pères de l’Orient.

9. En tant que témoin authentique de la Tradition de l’Eglise primitive, Origène affirme :

« Les clés du royaume des cieux sont-elles données par le Seigneur à Pierre seulement, et aucun autre des bienheureux [apôtres] ne les ont pas reçues ? Mais si cette promesse : « Je te donnerai les clefs du royaume des cieux », était commune aux autres, comment toutes choses dont on a parlé précédemment, et les choses qui sont jointes comme ayant été adressées à Pierre, ne serait-elles pas communes à tous ? » [21]

10. Saint Basile le Grand parle du pouvoir égale entre l’apôtre Pierre et tous les apôtres :

« Le Christ dit :  » Pierre, m’aimes-tu plus que ne m’aiment ceux-ci ?  » (Jn 21, 15-16). Il donne le pouvoir égal à tous les Pasteurs et Docteurs qui suivent. La preuve en est que tout le monde a le même droit, comme Pierre, de lier et de délier » [22]

 

11. Saint Grégoire de Nysse († 394) :

« Il n’y a rien de faux dans les Evangiles, et ce qui était annoncé par le Christ est certainement accompli. A travers Pierre, il a donné aux évêques les clés des honneurs célestes ; c’est-à-dire, « délié », pour que tu seras délié, et « lié » par les liens spirituels, pour que tu sois lié  » [23] »

 

12. Saint Amphiloque d’Iconium (†394)

« A travers nous, les évêques, le Fils de Dieu ouvre le paradis. Repens-toi seulement. Bien que, nous, les évêques, soyons des pécheurs, le Christ notre Dieu a remis avec la grande bienveillance dans nos mains les clefs du paradis : ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel » [24]

 

13. Saint Jean Chrysostome († 407)

« S’il est vrai qu’on ne doive point juger, comment Jésus-Christ établit-il tant de personnes, non-seulement pour reprendre, mais pour punir même ceux qui pèchent ? Pourquoi ordonne-t-il à tous les fidèles de regarder comme « un publicain et comme un païen » celui qui n’écoute point l’Eglise ? Comment aussi donne-t-il les clefs à ses apôtres ? Car s’ils n’ont pas droit de juger, ils n’ont pas droit non plus d’user de ces clefs, et ce serait en vain qu’ils auraient reçu la puissance de lier et de délier. » [25]

 

« N’est-il pas céleste le sacrement qui s’accomplit en vertu de ces paroles adressées aux ministres de tous les temps : « Les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez, et ils seront retenus à ceux à qui vous les retiendrez ? » (Jean, XX, 23.) N‘exercent-ils pas un pouvoir céleste, ceux qui possèdent même les clefs du royaume des cieux ? » [26]

 

« Cet enfant du tonnerre (Marc, III, 17) que Jésus aimait, qui est la colonne de toutes les églises du monde, qui a les clefs du ciel, qui a bu au calice de Jésus-Christ, et a été baptisé de son baptême, qui s’est reposé avec une grande confiance sur le sein du Seigneur… » [27]

 

14. Saint Nil du Sinaï (†450)

« Juger est autorisé aux pasteurs les plus purs et glorieux, à qui les clefs du Royaume ont été remises. Cela ne concerne pas les chrétiens qui ont les tâches de péché. » [28]

 

15. Saint Barsanuphe de Gaza (†540)

« Comme le propriétaire de la maison choisit les dirigeants fidèles en leur confiant les clés, les biens et toute sa maison ; et le dirigent fidèle choisit le temps pour s’endormir, la nourriture à consommer, l’honneur à recevoir de son maître et les personnes pour vivre avec (avec ceux qui sont ivres ou ceux qui vivent honnêtement – le premier dirigeant est puni, le seconde reçoit la récompense), de même, notre Dieu a désigné les dirigeants fidèles pour Lui-même et leur a donné Ses clefs » [29]

 

16. Saint Macaire le Grand (†391)

« Les apôtres ont été nommés des pasteurs : “Pais mes brebis”, dit le Seigneur à Pierre. De même, ils ont tous reçu les clefs du Royaume en premier. Car le Seigneur dit à Pierre : je te donnerai les clefs du Royaume. » [30]

 

17. Theodore the Studite (†826)

« [Le Seigneur Jésus-Christ] Lui-même a donné les clés du Royaume des Cieux à grand Pierre, en disant : « ce que tu déliras et ce que tu lieras sur la terre », il y aura pareil dans le ciel (Mt.16.19). De même, à tous les apôtres, Il dit : « Recevez le Saint-Esprit. Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés ; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus » (Jn.20.23). En conséquence, Il transmet ce pouvoir à leurs successeurs, à moins qu’ils ne fassent de même » [31].

 

18. Saint Cyprien de Carthage (†258):

« L’autorité de délier quelque chose sur la terre, de sorte que cela soit délié aussi dans le ciel, le Seigneur l’a donnée d’abord à Pierre, sur qui il a fondé l’Église pour établir et montrer ainsi son unité (Mat. 16, 19). Pourtant, après Sa Résurrection, Il l’a donnée à tous les apôtres, en disant: « Je vous envoie comme Mon Père m’a envoyé. Après ces paroles, il souffla sur eux, et leur dit: Recevez le Saint Esprit. Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. » (Jn. 20, 21-23). Il est donc clair que seuls ceux qui sont fondés sur la loi de l’Évangile et sur l’ordonnance du Seigneur peuvent baptiser et remettre les péchés; et en dehors de l’Église, rien ne peut être lié ou délié, car il n’y a personne qui pourrait lier quelque chose ou délier.»  [32]

 

Comme nous le voyons, les saints Pères de l’Église de l’Orient sont unanimes avec ceux de l’Église de l’Occident à ce sujet. Ils n’attribuent pas le pouvoir des Clés à Pierre et à ses « héritiers de la chaire » hypothétiques, mais l’attribuent à tous les apôtres et évêques. Ainsi, nous pouvons appeler catholique et commune pour l’Occident et l’Orient une interprétation suivante :
Le pouvoir « des clefs » désigne le pouvoir de commettre les Sacrements dans l’Eglise, de faire le jugement ecclésial, en particulier de délier (le Sacrement de Confession) et lier les péchés (l’excommunication de l’Eglise) . Tous les apôtres (après la Résurrection Jn.20.23) et tous leurs successeurs, c’est-à-dire les évêques de l’Eglise l’ont reçu dans la même mesure directement du Seigneur (ou, comme supposent certains Pères, à travers l’apôtre Pierre). Les affirmations selon lesquelles l’apôtre Pierre avait reçu les Clés, et les autres apôtres et leurs successeurs ne les avaient pas reçues (ou reçues, mais pas entièrement), comme la tradition romaine le pose, n’existent pas.

Ainsi, l’enseignement de l’Eglise de Rome exprimé par le pape Léon XIII dans l’encyclique Satis Cognitum est contraire au témoignage unanime et catholique des saints Pères de l’Eglise de l’Orient et de l’Occident. Ni l’Église Grecque, ni l’Eglise Latine ne soutiennent les revendications des Papes sur leur possession unique « du pouvoir des clés ». Il faut reconnaître l’interprétation papiste du verset Mat.16.19 comme fausse et inacceptable selon les critères énoncés par le Concile de Trulli et de Trident. En condamnant les conciliairistes qui ont exprimé une vision tout à fait traditionnelle pour les Pères de l’Occident sur le pouvoir de l’évêque romain, les Papes, en fait, ont condamné et nié la tradition patristique antérieure, en privant ainsi leur interprétation de la légitimité.

Comme écrit Saint Ilias Miniatis, l’apologète célèbre de l’Eglise du Nouveau temps :

« L’administration dans l’Église Catholique n’est pas concentrée dans une personne, mais dans plusieurs personnes, c’est-à-dire que l’Église Catholique, sous la direction et l’inspiration du Saint-Esprit, est organisée et gérée par ses évêques supérieurs, unanimes et cohérents dans l’unité de la foi, qui ont toutes les clés, c’est-à-dire le pouvoir et la puissance de lier et délier… Qui parmi les saints Pères a dit qu’un seul Pierre avait reçu les clés du Royaume ? Ou plutôt, lequel d’entre eux n’a pas dit que tous les apôtres les avaient tous reçus ? » [33].

Il suffit d’examiner attentivement les témoignages de la Sainte Tradition pour s’assurer qu’il a raison.

 


 

[0] http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/pt/jvy.htm

[1] « De plus, pour arrester, & contenir les esprits inquiets & entreprenans, Il ordonne, que dans les choses de la Foy, ou de la Morale mesme, en ce qui peut avoir relation au maintien de la doctrine Chrestienne, Personne, se confiant en son propre jugement, n’ait l’audace de tirer l’Ecriture Sainte à son sens particulier, ni de luy donner des interprétations, ou contraires à celles que luy donne & luy a donné la sainte Mere Eglise, à qui il appartient de juger du véritable sens & de la véritable interprétation des saintes Ecritures ; ou opposées au sentiment unanime des Peres, encore que ces interprétations ne deussent jamais estre mises en lumiere : Les contrevenans seront déclarez par les Ordinaires, & soumis aux peines portées par le Droit. »
Décret touchant l’Edition & l’usage des Livres Sacrez.
http://lesbonstextes.awardspace.com/trentequatriemesession.htm

[2] « Le Traité de Pérégrinus » de saint Vincent de Lérins.

« Le Traité de Pérégrinus » de saint Vincent de Lérins.


[3] Edition russe : https://www.bible-center.ru/dict/brodict/k/klyuch__zatvoryatj

[4] https://www.icrsp.org/Magistere/Leon-XIII-Satis-Cognitum.htm

[5] http://www.vatican.va/archive/FRA0013/_P1I.HTM#3I9

[6] E. Siecienski. The Papacy and the Orthodox: Sources and History of a Debate. Google Books, pp. 134-135

[7] PL IX 22, Incipit Psalmus CXXI : « Sanctorum, cujus domus cusodes sunt Apostoli, quibus datae sunt claves, sicuti dictum est : Vobis dabo claves regni coelorum. »
https://books.google.fr/books?id=C5NBAAAAcAAJ&hl=ru&pg=PR21#v=onepage&q&f=false

[8] Commentaire du psaume 38. PL XIV 1057
https://books.google.fr/books?id=i_AYQRzh-twC&hl=ru&pg=PA1057#v=onepage&q&f=false

[9] «In B. Petro Apostolo claves regni caelorum cuncti suscepimus sacerdotes»
De Dignitate Sacerdotali, 1.
https://books.google.fr/books?id=UDvYpYJQu7EC&lpg=PT647&dq=In%20B.%20Petro%20Apostolo%20claves%20regni%20caelorum%20cuncti%20suscepimus%20sacerdotes&hl=ru&pg=PT647#v=onepage&q=In%20B.%20Petro%20Apostolo%20claves%20regni%20caelorum%20cuncti%20suscepimus%20sacerdotes&f=false

[10] « La parole prononcée en présence de saint Ambroise de Milan » : PL ΧΧ, 957-959

[11] SERMON CCXCV. FETE DE SAINT PIERRE ET DE SAINT PAUL. I. UNITÉ DE L’ÉGLISE.
http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/es/dpy.htm#a3q
Original en latin : http://www.augustinus.it/latino/discorsi/discorso_193_testo.htm

[12] S. August., Sermon 149, 6.
http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/es/doh.htm
Original en latin : http://www.augustinus.it/latino/discorsi/discorso_193_testo.htm

[13] Augustin, Sermons 214
http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/es/do4.htm

[14] DISCOURS SUR LE PSAUME CVIII – LE CHRIST ET JUDAS
http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/es/index.htm
Original en latin : https://www.augustinus.it/latino/esposizioni_salmi/esposizione_salmo_133_testo.htm

[15] Epistola XXVII; PL CXXVI, 183

[16] Monumenta Germaniae Historica III, 366
https://books.google.ru/books?id=moA9Oro_DE8C&pg=PA366&lpg=PA366&dq=Episcopi+quos+constat+esse+vicarios+Christi,+et+clavigeros+regni+caelorum&source=bl&ots=9G_qmsMLPR&sig=oNjwI4nr7wwjgJKS09bpn1iocP4&hl=ru&sa=X&ved=2ahUKEwjals-swpDdAhXKDiwKHZQVBF0Q6AEwB3oECAIQAQ#v=onepage&q=Episcopi%20quos%20constat%20esse%20vicarios%20Christi%2C%20et%20clavigeros%20regni%20caelorum&f=false

[17] Expositio in Mattheum, Liber III, cap.XVI.
Et tibi dabo claves regni coelorum. Id est, discernendi scientiam potentiamque, qua dignos debeas in regnum recipere, et indignos secludere. Et quodcunque ligaveris, etc. Haec potestas sine dubio cunctis datur Apostolis, quibus ab eo post resurrectionem dicitur generaliter: Accipite Spiritum sanctum, etc. (Joan. XX). Nec non episcopis et presbyteris, et omni Ecclesiae idem officium committitur, quamvis quidam eorum, non recte intelligentes, arbitrentur se posse damnare innoxios, et absolvere reos, quod nequaquam possunt…

[18] Interprétation de l’Évangile selon Matthieu, Livre III, chapitre CLXVII
Et qvodcvmqve ligaveris svper terram, erit ligatvm et in caelis, et qvodcvmqve solveris svper terram, erit solvtvm et in caelis. Quae soluendi ac ligandi potestas quamuis soli Petro data uideatur a Domino, absque ulla tamen dubietate noscendum est, quia et ceteris apostolis datur, ipso teste, qui post passionis resurrectionis que suae triumphum apparens, eis insufflauit et dixit omnibus: Accipite Spiritum sanctum; quorum remiseritis peccata, remittentur eis, et quorum retinueritis, retenta sunt.

[19] Alphonsi Tostati Opera t. V, 357

[20] Monumenta Conciliorum Generalium Saeculi Decimi Quinti t. II, 244

[21] Opp. Т. III, p.524; in Math. T. XII.
https://www.the-highway.com/Matt16.18_Webster.html
« Are the keys of the kingdom of heaven given by the Lord to Peter only, and will no other of the blessed receive them? But if this promise, ‘I will give unto thee the keys of the kingdom of heaven,’ be common to others, how shall not all things previously spoken of, and the things which are subjoined as having been addressed to Peter, be common to them? »

[22] « Les règles ascétiques pour les moines et ermites », 22
En russe : https://azbyka.ru/otechnik/Vasilij_Velikij/ustavy_podvizhn/22

[23] « Contre ceux qui sont tristes à cause des punitions de l’Eglise »
En russe : https://azbyka.ru/otechnik/Grigorij_Nisskij/protiv-tjagotjashhikhsja-tserkovnymi-nakazanijami/

[24] « Discours sur la repentance ou sur ce qu’il ne faut pas se désespérer dans le salut »
En russe : https://azbyka.ru/otechnik/Amfilohij_Ikonijskij/beseda-o-pokajanii-ili-o-tom-chto-ne-dolzhno-otchaivatsja-v-spasenii/

[25] HOMÉLIE XXIII. Sur Matthieu
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/chrysostome/matthieu/023.htm

[26] Sur Hébreux. HOMELIE XIV
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/chrysostome/hebreux/hebr14.htm

[27] Sur Jean. HOMELIE I
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/chrysostome/jean/003.htm

[28] « Les lettres sur les sujets divers »
En russe : https://azbyka.ru/otechnik/Nil_Sinajskij/pisma-na-raznye-temy/

[29] « Sur la vie spirituelle »
https://azbyka.ru/otechnik/Varsonofij_Ioann/otvety/151

[30] « Le grand message »
En russe : https://azbyka.ru/otechnik/Makarij_Velikij/velikoe-poslanie-i-slova/#0_6

[31] Lettre 36.
En russe : https://azbyka.ru/otechnik/Feodor_Studit/poslania/36

[32] Epistle 72 To Jubaianus, Concerning the Baptism of Heretics. http://www.newadvent.org/fathers/050672.htm

[33] « Pierre d’achoppement », 1
En russe : https://azbyka.ru/otechnik/Ilija_Minjatij/kamen-pretknovenija/2_1


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