Pendant la Sainte et Grande Semaine de Pâques, nous célébrons la très vivifiante résurrection de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ.

Ce jour de fête est appelé Pâques, du mot hébreu qui signifie passage, car c’est le jour où Dieu a fait passer le monde du néant à l’existence ; le jour où le peuple d’Israël a traversé la mer Rouge, le libérant des mains de Pharaon ; et le jour où, descendant du ciel, il s’est incarné dans le sein de la Vierge. Aujourd’hui, ayant libéré la nature humaine de l’Hadès, il l’a élevée aux cieux et l’a ramenée à sa dignité première, non corruptible. Cependant, descendant aux enfers, il n’a pas ressuscité tout le monde, mais seulement ceux qui ont choisi de croire en lui. Il a libéré les âmes des saints, qui étaient retenues dans l’enfer depuis toujours, et a ouvert à tous l’accès au ciel. C’est pourquoi, remplis d’une joie excessive, nous célébrons joyeusement la Résurrection, marquant la joie avec laquelle notre nature a été enrichie par les largesses de la miséricorde divine. De même, en exprimant la fin de l’hostilité et l’union avec Dieu et les anges eux-mêmes, nous nous saluons mutuellement avec l’habituel baiser.

La résurrection du Seigneur s’est produite ainsi : pendant que les soldats gardaient le tombeau, vers minuit, il y eut un tremblement de terre, car un ange, descendant, roula la pierre de la porte du tombeau, et la garde, dans la terreur, s’enfuit, de sorte qu’à la fin du sabbat, vers minuit, le chemin était ouvert aux femmes. Avant tout, la Mère de Dieu fut informée de la Résurrection, car selon Saint Matthieu, elle était assise en face du tombeau avec Marie Madeleine. Mais afin qu’il n’y ait aucun doute sur la Résurrection en raison de sa parenté avec la Mère, les Évangélistes disent que Marie Madeleine est apparue en premier. Elle vit un ange sur la pierre et, s’approchant encore, elle vit à l’intérieur du tombeau des anges qui proclamèrent la Résurrection du Seigneur. Ils dirent : Il n’est pas ici ; voici l’endroit où ils l’avaient mis. En entendant cela, elle se précipita vers les disciples Pierre et Jean, et leur annonça la Résurrection. Quand elle revint avec Marie l’autre fois, le Seigneur les rencontra et leur dit : Réjouissez-vous ! Car cette race, qui autrefois a entendu : tu enfanteras des enfants dans la douleur, devait d’abord entendre cette joie. Dans un élan d’amour irrépressible, elles s’approchèrent et, désirant se convaincre davantage, touchèrent ses pieds sacrés. Les apôtres vinrent ensuite au tombeau : Jean, qui venait d’arriver, se retira, mais Pierre entra et examina attentivement, touchant les bandages et le suaire.

Vers l’aube, Marie Madeleine revint avec d’autres femmes pour s’assurer de ce qu’elles avaient vu. S’arrêtant à l’extérieur du tombeau, elle pleurait, mais en se penchant à l’intérieur, elle vit deux anges resplendissants de lumière, qui, comme pour la calmer, dirent : Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? – Ils cherchent Jésus le Nazaréen, crucifié ? Il est ressuscité, il n’est pas ici. Et ils se levèrent aussitôt avec crainte, voyant le Seigneur. Se retournant, elles virent également le Christ debout, mais le prenant pour un jardinier (car le tombeau était dans un jardin), elle dit : Monsieur, si tu l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, et je le prendrai. Quand elle se pencha à nouveau vers les anges, le Sauveur lui dit : Marie ! Entendant sa voix douce et familière, elle voulut se jeter à ses pieds, mais il lui dit : Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père ; comme tu me prends encore pour un homme, va vers mes frères et dis-leur tout ce que tu as vu et entendu. Et Marie fit comme il lui avait dit, et au lever du jour, elle revint avec les autres au tombeau. Les autres femmes, avec Jeanne et Salomé, vinrent quand le soleil était déjà levé. Il faut dire que les femmes sont venues au tombeau à différents moments, parmi lesquelles se trouvait la Mère de Dieu ; car elle est Marie, que l’Évangile appelle la mère de Josie, et Josie était le fils de Joseph. Cependant, on ne sait pas à quelle heure exacte le Seigneur est ressuscité : certains disent à la première chanson des coqs, d’autres lorsque le tremblement de terre a eu lieu, et d’autres encore différemment.

Pendant que tout cela se passait, certains des gardes vinrent aux chefs des prêtres et leur racontèrent ce qui s’était passé. Eux, satisfaits de leur argent, les obligèrent à dire que ses disciples étaient venus de nuit et l’avaient volé. Le soir même de ce jour, lorsque les disciples, craignant les Juifs, étaient réunis et que les portes étaient solidement verrouillées, Jésus entra parmi eux, car il était dans un corps incorruptible, et il leur annonça la paix comme d’habitude. Les voyant, ils se réjouirent excessivement, et par l’insufflation du Ressuscité, ils reçurent en une plus grande mesure la puissance du Saint-Esprit.

Comment alors la résurrection du Seigneur peut-elle être de trois jours ? Considère-le ainsi : le soir du quatrième jour et le jour du cinquième (car c’est ainsi que les Juifs mesurent les jours) – c’est un jour ; ensuite, la nuit du cinquième jour et tout le sabbat – ce sont d’autres jours, – voilà le deuxième jour ; puis la nuit du sabbat et le jour du dimanche (car une partie du début est considérée comme un tout) – encore un jour, – voilà le troisième jour. Ou même ainsi : à la troisième heure du vendredi, le Christ a été crucifié ; ensuite, de la sixième à la neuvième heure, il y a eu des ténèbres – compte cela comme une nuit, et voilà du troisième à la neuvième heure – une nuit entière ; puis, après les ténèbres, encore un jour et une nuit du vendredi – voilà deux jours ; ensuite, le jour du sabbat et sa nuit – voilà trois jours, – selon les paroles de l’Évangéliste : à l’aube, au premier jour de la semaine. Si le Sauveur, ayant promis de nous bénir au troisième jour, a accompli ce bienfait de la manière la plus brève, à lui gloire et puissance dans les siècles des siècles. Amen.

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