Le diacre dit : En paix, prions le Seigneur. Le chœur répond à chacune des demandes : Kyrie eleison.
Immédiatement après la glorification du Royaume de Dieu, notre mère l’Église nous enseigne comment prier de façon liturgique : accomplissons en paix nos demandes au Seigneur. En paix, prions le Seigneur.
Le chemin qui mène à la divine liturgie est la paix de l’âme. Sans elle, nous ne pouvons vivre la liturgie : « Sans la sérénité des pensées, l’intellect ne peut pénétrer dans le secret des mystères. » La participation réelle dans le Mystère eucharistique est analogue à notre sérénité intérieure : « Autant le cœur obtient la sérénité grâce à son éloignement du souvenir des choses extérieures, autant l’intellect devient capable de recevoir la connaissance et l’émerveillement grâce à la compréhension des pensées et des réalités divines. »
Toutefois, la véritable paix de l’âme est offerte là où est célébrée la sainte anaphore, sur l’Autel céleste : « En-haut se trouve la paix véritable. » Et nous cheminons vers l’Autel en paix. « Recherche la paix… Acquiers un intellect serein et un état de l’âme calme, sans agitation ni trouble… afin d’acquérir la paix de Dieu qui dépasse toute intelligence (Ph 4, 7) comme gardienne de ton cœur. »
Le fait que l’homme soit l’image de Dieu signifie que la nature humaine a été créée « pacifique, paisible, calme, attachée étroitement à Dieu et à elle- même par le lien de l’amour ». La paix que l’homme a reçue comme don de Dieu, il en jouit en vivant auprès de Lui, en vivant une vie vertueuse. Car « rien d’autre n’apaise autant notre âme que la connaissance de Dieu et l’acquisition de la vertu ». Cependant, le péché a apporté à l’homme et au monde la confusion et le trouble. « Car le mal, par nature, est disloquant, versatile, multiforme et diviseur. » Par le péché, l’homme est devenu l’ennemi de lui-même et de Dieu. Au point où l’homme en était venu, seul le Christ pouvait l’aider, l’apaiser : « Le Christ Lui seul réconcilie avec Dieu, Lui seul produit cette paix de l’âme. » Pour cette raison précisément, « le Dieu qui aime l’homme est devenu homme, afin de réunir à Lui-même la nature des hommes, et pour que celle-ci cesse de se maltraiter, soulevée et divisée surtout contre elle-même ».
La paix que le Christ a apportée par Son incarnation, nous la gagnons par le repentir: « Par le flot incessant des larmes, l’âme obtient la paix des pensées. Par cette paix des pensées, elle est élevée jusqu’à la pureté de l’intellect. Et par cette pureté de l’intellect, l’homme en arrive à voir les mystères de Dieu. » Les larmes de repentir sont le commencement du chemin. Elles sont le premier degré de l’échelle qui nous élève à la contemplation des divins Mystères. Le deuxième degré est la paix de l’âme.
Lorsque nous L’approchons par la pénitence, le Christ nous amène là où règne Sa paix: Va en paix (Le 7, 50). Il nous envoie dans Sa sainte demeure, l’église, qui est « l’inviolable asile de la paix » de Dieu. Là, notre âme, guidée par le Grand-Prêtre – le Christ – s’exerce dans le Saint-Esprit à la contemplation de Dieu. Cette contemplation est « paisible et exempte de tout trouble ».
La divine liturgie est le Mystère de la paix de Dieu: « Ce Mystère est le Mystère de la paix. » Car la divine liturgie est notre rencontre avec le Christ qui est la véritable paix de l’homme.