Chaque fois que nous pénétrons dans la maison de Dieu, « nous entrons dans un palais céleste… A l’intérieur règne le calme et il est plein de mystères ineffables ». Là, dans le palais divin, est célébré le mystère du Royaume de Dieu. « Toute chair mortelle se tait » avec piété, afin que le mystère du Verbe de Dieu soit entendu.
Dans la maison de Dieu, au moment de la divine liturgie, toutes choses sont illuminées par la lumière du Christ. Il est l’éclair qui part de l’Orient et se montre jusqu’en Occident (Mt 24, 27). Et la voûte du ciel liturgique – la maison de Dieu — brille de la lumière du Christ : « La lumière du Christ resplendit pour tous. »
Tous les hommes et toutes choses sont illuminés par le Christ, et les âmes de tous sont remplies de sérénité et de joie. Car la lumière du Christ, alors quelle est aveuglante comme l’éclair, est en même temps consolante comme une brise fraîche; « Lumière joyeuse de la sainte gloire. » Cette Lumière transforme l’église en un port serein pour l’âme.
Saint Jean Chrysostome écrit:
« De même qu’un port où ne pénètre ni vent ni tempête procure aux navires qui y sont ancrés une sécurité profonde, telle est la maison de Dieu; elle arrache les hommes qui y entrent aux affaires du monde, comme à une tempête, et elle leur donne la possibilité de s’y tenir et d’entendre la parole de Dieu dans la sérénité et la sécurité. Ce lieu est le fondement de la vertu et l’école de la vie spirituelle… Dès le premier pas dans ce sacré parvis, on est délivré des soucis du monde. Avance dans l’église et une fraîcheur spirituelle t’enveloppe, une paix profonde provoque la crainte en toi et t’enseigne comment vivre spirituellement. Elle élève ta pensée, te fait oublier les choses et les affaires de la vie présente, et t’emporte de la Terre jusqu’au Ciel. Et si même l’on retire tant de profit à venir à l’église en dehors de l’assemblée liturgique, qu’en est-il donc… lorsque les saints apôtres y prêchent l’Évangile, lorsque le Christ se dresse au milieu, lorsque Dieu le Père agrée les mystères qui y sont accomplis, lorsque le Saint-Esprit apporte Sa propre joie ! »
L’église est le paradis de la présence du Maître. C’est ce que souligne encore saint Jean Chrysostome : « Quel paradis est semblable à votre assemblée? On ne trouve point ici un serpent qui tend un piège, comme le fit le diable aux premiers-créés (Gn 3, 1-13), mais Jésus-Christ, qui introduit au mystère. » Le Christ, par Sa présence, transforme l’église en paradis, et nous introduit dans Ses Mystères.
L’église nous accorde tous ces dons, parce quelle est la maison de Dieu. Elle est « le ciel terrestre, dans lequel demeure et marche le Dieu céleste ». Par la cérémonie de la dédicace, l’église devient ciel : « C’est en ce jour que Ta gloire inaccessible est venue sur le temple qui a été érigé, en en faisant un ciel. » Après cette cérémonie, « nous n’appelons plus » l’église « purement et simplement maison, mais sainte maison, parce quelle a reçu la sanctification du Père Saint, par le Fils Très-Saint, dans l’Esprit saint, et elle est la Maison de la Sainte Trinité ».