La joie des fidèles pour la manifestation du Verbe de Dieu qui a lieu lors de la lecture de l’Évangile est exprimée par l’hymne Alléluia, qui signifie « Louez Dieu ». Le mot même et la façon d’exécuter la mélodie montrent qu’il s’agit d’une exclamation de louange et de joie. C’est une salutation joyeuse au Seigneur alors qu’il vient à l’assemblée de Ses enfants.

La véritable joie a été apportée au monde par le Christ. « Il ne saurait y avoir de joie pour l’homme si le Seigneur n’était pas venu, puisque c’est le Christ seul qui nous a apporté la joie et que, si certains se sont réjouis avant que le Christ fût venu sur la Terre, cette joie provenait d’une initiation à Son mystère : ainsi, Abraham tressaillit de joie à la pensée d’entrevoir mon jour; il l’entrevit et en fut heureux (Jn 8, 56). » « Le Christ est l’allégresse qui jaillit dans nos âmes lors des assemblées liturgiques. »

Devant le saint Autel, les fidèles font l’expérience de la présence du Christ et se réjouissent, à l’instar des milices angéliques. « Parce que [les milices angéliques] servent sans cesse autour du Trône royal de Dieu, elles sont continuellement dans la joie, dans la félicité éternelle, la joie incessante. Elles sont emplies de joie, dansent et glorifient sans cesse. Car se tenir devant cette gloire divine et être illuminé par l’éclat dont elle rayonne est leur joie, leur allégresse, leur ravissement et leur gloire. »

Tout comme les saints anges, nous nous réjouissons de la venue du Christ qui est « la joie de tous », et nous chantons spontanément : Alléluia, alléluia, alléluia. *

* Ce triple Alléluia est appelé Alléluiarion et est chanté habituellement comme refrain à certains versets des psaumes. Dans les temps anciens, YAlleluia- rion était constitué d’un psaume entier, avec Alléluia pour refrain après chaque verset (comme nous chantons maintenant, par exemple, le Ps 135 : Confessez le Seigneur, car II est bon). De nos jours, le diacre encense pendant ce triple Alléluia. L’offrande de l’encens est faite en raison de « la grâce de l’Esprit donnée par l’Évangile au monde entier » (saint Syméon de Thessalonique, Sur l’édifice de L’Église, 68, PG 155, 724C).