Le diacre dit au prêtre : Bénis, Maître, celui qui va annoncer l’Evangile du saint et glorieux apôtre et évangéliste N…Le prêtre le bénit en disant : Que Dieu, par l’intercession du saint et glorieux apôtre et évangéliste N…, t’accorde d’annoncer Sa parole avec grande puissance, pour l’accomplissement de l’Evangile de Son Fils bien-aimé, notre Seigneur Jésus-Christ.

Le diacre : Amen, amen, amen. Qu’il me soit fait selon ta parole.

Lors de la Petite Entrée, le célébrant a couvert son visage avec l’Évangéliaire pour que le visage montré symboliquement aux fidèles soit celui du Christ. Maintenant, par la lecture de l’Évangile, le célébrant prête sa bouche au Verbe de Dieu, afin que les fidèles entendent Sa voix. Nous voyons le Christ dans la personne du célébrant et, dans la voix de celui-ci, nous L’entendons.

Étant donné que « l’Évangile est la présence du Fils de Dieu », nous voyons et nous écoutons, par la lecture évangélique, le Christ qui nous appelle au repentir afin d’entrer dans Son Royaume. Nous Le voyons et nous L’écoutons par nos sens spirituels. Nous avons les yeux de la foi ouverts et, pour cette raison, nous Le voyons plus clairement que ceux qui L’avaient vu dans la chair mais sans foi. En effet, « les yeux de la foi voient ce qui n’est pas vu ».

Saint Jean Chrysostome qui, comme tous les Pères théophores, a vu l’invisible et entendu l’indicible, nous assure que seuls sont les sens véritables ceux de la foi. Commentant les paroles du Christ: Heureux vos yeux parce qu’ils voient et vos oreilles parce quelles entendent (Mt 13, 16), il écrit:

« Le Christ n’appelle pas heureuse la vue extérieure [c’est-à-dire corporelle], car celle-ci ne voit pas d’elle-même les miracles, mais la vue intérieure. Les Juifs virent un aveugle [guéri] et dirent: “C’est lui, ce n’est pas lui” (Jn 9, 8). Tu les entends douter… Tandis que nous, qui n’étions point présents, nous ne disons pas : “C’est lui, ce n’est pas lui”, mais : C’est lui ! Comprends qu’être absent ne nuit en rien lorsque l’on a les yeux de la foi, alors qu’être présent ne sert à rien lorsque l’on en est dépourvu; car en quoi a servi aux Juifs de voir le Christ ? A rien. N’avons-nous pas vu plus clairement qu’eux ? »

Le Seigneur, lorsqu’il enseignait aux Juifs, parlait en paraboles car, comme II l’a dit : Tandis qu’ils voient mes miracles, ils ne veulent pas voir, et tandis qu’ils écoutent mon enseignement, ils ne veulent pas entendre (Mt 13, 13). Les fidèles voient et entendent le Christ et ils Le suivent, parce qu’ils connaissent Sa voix, bien que de nombreux siècles se soient écoulés depuis Sa venue selon la chair. Par les sens de la foi, les fidèles vivent le mystère du siècle nouveau : Si nous avons connu le Christ selon la chair, maintenant nous ne Le connaissons plus de cette manière. Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle création (2 Co 5, 16-17).