Le prêtre (à voix basse) : Sois attentif, Seigneur Jésus-Christ notre Dieu, du haut de Ta sainte demeure et du Trône de gloire de Ta royauté. Viens nous sanctifier, Toi qui, en-haut, sièges avec le Père, et qui, ici-bas, demeures invisiblement avec nous. Fais que nous soit donnée la grâce de recevoir, de Ta main puissante, Ton Corps immaculé et Ton précieux Sang, et de les donner à tout Ton peuple.

Le prêtre s’incline trois fois en disant : O Dieu, sois propice au pécheur que je suis, et aie pitié de moi.

Peu avant Sa Passion, le Christ a assuré à Ses disciples : Je vais vers le Père… Encore un peu de temps et le monde ne me verra plus. Mais vous verrez que je vis et vous aussi, vous vivrez (Jn 14, 12, 19). Le monde, ce sont les hommes qui vivent en dehors de la divine liturgie. Ils ne voient pas le Christ, car ils vivent dans les ténèbres. « Le Christ dit qu’il sera invisible et ne sera aucunement vu par ceux qui ont un esprit mondain après Son départ de la Terre, c’est-à-dire après Son ascension aux Cieux. Il sera cependant visible pour les saints. » Lors de la divine liturgie, le Christ est présent invisiblement. De même que, lors de l’incarnation du Verbe de Dieu, le corps couvrit la Divinité, ainsi « le saint Pain est semblable à un voile qui cache en lui la Divinité- ».

Par Son incarnation, le Christ est venu sur terre et est devenu homme, sans quitter le trône du Père : « C’était une condescendance divine qui était à l’œuvre et non point la descente d’un lieu. » Cependant, « ce qui était le plus admirable, c’est qu’il vivait comme un homme et que comme Verbe, Il donnait la vie à tous les êtres, et que comme Fils, Il était avec Son Père ».

Par Son ascension, le Dieu-homme est monté sur le trône du Père avec Son Corps déifié, qu’il nous a laissé simultanément et qu’il nous offre à chaque liturgie.

« Lorsque le prophète Elie est monté au Ciel, il a laissé une mélote à son disciple Elisée. Or, le Fils de Dieu, en montant, a laissé Sa propre chair. Et le prophète a laissé sa mélote, tandis que le Christ à la fois nous a laissé Sa chair et s’est élevé avec elle. »

Après Son ascension, le Seigneur est assis avec le Père dans les Cieux et est présent avec les fidèles lors de la divine liturgie. Sa présence emplit la Terre et le Ciel. Mais maintenant que l’homme est uni avec le Christ, il est aussi ensemble avec Lui à la fois sur terre et au Ciel: « En-haut, je Te possède et en bas, je suis mêlé à Toi. » En-haut: dans le sein de Dieu le Père; en-bas; dans le sein de l’Église notre Mère. Tant en-haut qu’en-bas, l’homme vit dans l’amour de Dieu.

L’espace et le temps de la divine liturgie sont sanctifiés par Lui qui est « au-dessus de l’espace, du temps, du nom et de l’intellection ». Le Christ, qui est dans les Cieux, est avec nous dans la divine liturgie. Il n’est pas simplement avec nous, mais II vient demeurer en nous. « Nous tous qui participons au Saint Corps du Christ, nous tous qui goûtons Son Sang… nous goûtons Celui qui est assis sur le trône céleste, qui est adoré par les anges, qui se trouve près de la Puissance immaculée », c’est-à-dire de Dieu le Père.

Par Ses mains toutes saintes, le Seigneur Se donne Lui-même au célébrant et, par celui-ci, à tout le peuple (Lc 2, 10). Le Christ est la grande joie, qui, par la sainte communion, est offerte à tout le peuple (Lc 2, 10).