La fin de la vie sainte et digne des martyrs de saint Jean Chrysostome a dirigé nos pas jusqu’au début de sa divine liturgie. A son époque, celle-ci commençait par l’entrée de l’évêque dans l’église et le don de la paix au peuple. Ensuite, le peuple répondait à son tour à l’évêque : « Et à ton esprit. » Puis on lisait trois lectures bibliques : l’une des Prophètes, l’une des Epîtres et l’une de l’Evangile. L’évêque prêchait ensuite la parole de Dieu, puis l’on récitait les prières pour les catéchumènes et les pénitents. Après que ceux-ci étaient partis, on fermait les portes de l’église. On lisait alors les prières pour les fidèles, puis on procédait à la Grande Entrée et au baiser de paix. Suivait la sainte anaphore, puis l’hymne de victoire, les paroles de l’institution et l’invocation du Saint-Esprit. Enfin, on récitait le Notre Père, qui était suivi de la sainte communion et du renvoi des fidèles.

Outre les prières qu’il avait lui-même écrites, saint Jean Chrysostome utilisait dans sa liturgie certaines prières plus anciennes. Son biographe, l’évêque Georges d’Alexandrie, mentionne que, lorsqu’il se trouvait en Arménie, le saint consacra sept évêques et une multitude de prêtres et de diacres pour les besoins de l’Eglise locale, « définissant la façon dont ils devaient chanter et leur enseignant la divine Mystagogie ».

De l’étude de l’œuvre du saint, il ressort en conclusion que « le noyau central du formulaire de la divine liturgie est constitué par une série de prières qui nous ont été essentiellement transmises comme saint Jean Chrysostome les a prononcées, en tant qu’évêque de Constantinople ». Tant le contenu que le style témoignent que les prières appartiennent à ce saint Père de l’Eglise.

La divine liturgie de saint Jean Chrysostome, sous sa forme actuelle, a fait l’objet d’ajouts postérieurs : un début différent, l’hymne Fils Unique et l’Hymne des chérubins. En outre, la lecture des prophètes a été supprimée et, depuis le VIIIe siècle, l’office de la prothèse a été déplacé avant le début de la liturgie.

Il est toutefois inutile d’insister sur l’histoire de la composition de la liturgie. Pour les fidèles, ce qui importe n’est pas par qui et quand ont été écrites les prières liturgiques, mais de quelle façon, à chaque époque, les cœurs qui brûlent de l’amour du Christ (Le 24, 32) Le reconnaissent à la fraction du Pain (Lc 24, 35).