Le diacre va ensuite à la sainte prothèse et prépare les vases sacrés. Il place le discos* sur la gauche, le saint calice sur la droite, et les autres instruments à côté.

 

Deux vases sacrés sont utilisés au cours de la divine liturgie: le saint calice et le saint discos, la patène. Dans le saint calice est versé le vin offert et sur le saint discos est placé le pain également offert.

Le symbolisme du saint calice a été révélé par le Christ Lui-même, qui a appelé Son sacrifice sur la Croix le calice, que le Père Lui avait donné à boire (Jn 18, 11). Après la crucifixion du Christ, le calice de la mort est devenu calice de bénédiction (1 Co 10, 16) et de salut pour l’homme (Ps 115, 4). Le discos est aussi lié à la Passion immaculée du Christ: « Le discos est le lit mortuaire, sur lequel est placé le Corps du Seigneur. » A la fois, il symbolise « le Ciel – c’est pour cette raison qu’il est rond – et il contient le Maître du Ciel ».

A l’époque apostolique, les vases sacrés étaient faits de verre ou d’un métal de qualité quelconque, ou encore de bois. Avec le temps, et principalement en raison de l’arrêt des persécutions, les chrétiens commencèrent à offrir aux églises des vases sacrés en argent ou en or. Cela était naturellement une expression de dévotion envers le Christ. Mais, outre celle-ci, le Christ nous appelle à aimer Ses frères. Il nous demande d’embraser nos cœurs avec le feu de l’amour, de les rendre tout resplendissants et dorés, et de les Lui offrir. « Car Dieu n’a pas besoin de vases en or, mais d’âmes en or », dit saint Jean Chrysostome. Si tu veux donc montrer ton amour envers Dieu et honorer Son sacrifice, « Offre ton âme, pour laquelle II a été sacrifié. Fais-en de l’or. Autrement, si le vase est en or, tandis que l’âme reste pire qu’un pot en plomb ou en terre cuite, où sera ton profit?… L’Eglise n’est pas une fonderie d’or ou une orfèvrerie, mais la fête des anges ». Afin que nous puissions participer à cette festivité angélique, il faut que nos âmes soient plus pures et plus brillantes que les vases sacrés. Car « ces [vases] ne participent pas au Christ qui est en eux, ils ne ressentent rien. Mais quant à nous, nous participons. Alors, tandis que tu ne tolérerais pas que fût utilisé un vase malpropre, approcherais-tu avec une âme malpropre? ».

La Table de la Sainte Cène n’était pas faite d’argent, pas plus que le calice utilisé par le Christ n’était d’or, mais « ils étaient cependant saints et redoutables, car ils étaient pleins de l’Esprit saint ». Ce qui rend saints et sacrés les vases liturgiques n’est pas le matériau précieux avec lequel ils ont été fabriqués, mais la Grâce du Saint-Esprit qui les sanctifie. Pour cette raison, avant d’utiliser de nouveaux vases sacrés, l’Église les consacre par un office particulier durant lequel l’évêque oint le calice et le discos avec le saint chrême, symbole des dons de l’Esprit saint. Ensuite l’évêque lit la prière: « Maître Christ notre Dieu, envoie.Ton Esprit saint sur ce nouveau calice, bénis-le, sanctifie-le et rends-le parfait. »

Les vases sacrés sont avant tout bénis et sanctifiés par leur usage dans le Mystère de l’Eucharistie. Saint Syméon de Thessalonique, se référant à l’usage de son époque, selon lequel les prêtres, lors de la Grande Entrée, tenaient chacun un calice, écrit : « Les fidèles doivent s’agenouiller devant les prêtres, en raison également des vases sacrés, même si certains d’entre ceux que tiennent les prêtres sont vides. Car tous les vases sacrés sont sanctifiés, puisque les Dons précieux sont célébrés en eux:. » Nous tous, célébrants et fidèles du Christ, révérons et honorons les vases sacrés, sachant que leur vue seule nous sanctifie.