Le diacre : Maître, donne la bénédiction.
Le prêtre : Béni soit notre Dieu, en tout temps, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.
Par la divine liturgie, Dieu offre Sa vie à l’homme. Cependant, parce qu’il ne veut pas que le don Divin soit réalisé seulement comme une grâce, Il reçoit une certaine offrande de l’homme, afin « que la grâce paraisse un échange, que l’infinie miséricorde ait quelque élément de justice ». Ainsi, la divine liturgie est l’offrande de Dieu à l’homme et l’offrande de l’homme à Dieu.
Le rite de la prothèse ou de la préparation des saints Dons, qui commence maintenant, est l’offrande de l’homme à Dieu. Le célébrant reçoit les prosphores offertes par les fidèles et met à part celle qui sera dédiée au mystère de l’Eucharistie et consacrée.
La divine liturgie est une icône de la vie du Christ. Le Christ naquit et fut dédié à Dieu comme le premier-né et les prémices de la nouvelle création. Sa Très pure Mère et Joseph L’amenèrent à Jérusalem pour Le présenter au Seigneur (Le 2, 22). Pour cette raison, le pain et le vin « ne sont pas tout de suite portés à l’Autel et offerts en sacrifice. Cela viendra plus tard, après avoir été d’abord dédiés à Dieu, puis devenus et appelés Dons précieux ». L’office de la prothèse symbolise la nativité du Christ et Sa réception dans le Temple par saint Syméon le Théodoque.
Le corps est maintenu en vie par la nourriture. Ce n’est pas par conséquent un hasard si nous offrons celle-ci à Dieu et ce particulièrement dans le mystère de l’Eucharistie. Dieu commanda « à ceux à qui II devait donner la vie éternelle – je veux dire Son corps et Son sang vivifiant – d’offrir, au préalable, des aliments de la vie périssable ». Lors de la Cène mystique, le Christ offrit Son Saint Corps et Son Saint Sang sous la forme de pain et de vin. Par cet acte, Il nous enseigna à utiliser aussi le pain et le vin dans la divine liturgie, qui sont les deux éléments fondamentaux de l’alimentation de l’homme. Les offrandes des Juifs étaient également constituées par de la nourriture (produits de la terre, animaux, etc.). Cependant, ce n’était pas seulement la nourriture des hommes, mais aussi des animaux. Le pain et le vin sont exclusivement la nourriture de l’homme.
Le Christ se décrivit Lui-même comme le Pain de vie et la vigne véritable (Jn 6, 48; 15, 1)- « Il s’appelle Pain de vie, car II constitue notre vie, tant la présente que la future. » Le Christ est la nourriture qui vient du Ciel, la nourriture du Royaume : « Puisque, par le Christ, nous avons été appelés au Royaume des Cieux… il n’y a pas maintenant de manne de l’Ancien Testament pour nous… Il existe le Pain qui vient du Ciel, c’est-à-dire le Christ, qui nous accorde la nourriture pour la vie qui est perpétuelle » et éternelle.
Dans les Dons précieux réside notre espoir et la certitude de la résurrection. « De même que le bois de la vigne, après avoir été couché dans la terre, porte du fruit en son temps, et que le grain de froment, après être tombé à terre et s’y être décomposé, resurgit multiplié… et puis [le pain et le vin] en recevant la parole de Dieu, deviennent l’Eucharistie, de même nos corps qui sont nourris par cette Eucharistie, après avoir été couchés dans la terre et s’y être décomposés, ressusciteront en leur temps, lorsque le Verbe de Dieu les gratifiera de la résurrection. »
Dans la divine liturgie, lorsque nous offrons le pain et le vin, nous offrons à Dieu toute notre vie, à l’instar de la veuve de l’Évangile qui, en offrant une piécette, a mis tout ce quelle avait pour vivre (Le 21, 4). Et Dieu nous offre en retour toute Sa vie, « afin que nous recevions vie pour vie, l’éternelle pour la temporelle ». Dieu ne demande qu’une seule chose : que nous fassions notre offrande avec une intention pure, de telle façon quelle soit acceptable. Car il nous faut « témoigner en tout notre reconnaissance au Créateur, en Lui offrant, dans une pensée pure et une foi sans hypocrisie, dans une espérance ferme, dans une charité ardente, les prémices de Ses propres créatures ».