Ensuite, le diacre prend l’encensoir et dit au prêtre : Bénis, Maître, l’encens. Et le prêtre le bénit, en disant la prière de l’encens : Nous T’offrons l’encens, ô Christ notre Dieu, comme un parfum d’une spirituelle suavité. L’ayant agréé sur Ton Autel céleste, envoie-nous en retour La grâce de Ton très saint Esprit.

Le Seigneur tout-puissant dit par Son prophète Malachie : Du lever du soleil à son coucher, Mon Nom a été glorifié parmi les gentils; en tout lieu on brûle en Mon Nom de l’encens et on offre un sacrifice pur (Ml 1, 11). « Quand… cette prédiction a-t-elle été accomplie ? Quand a-t-on brûlé en tout lieu de l’encens devant le Seigneur ? Quand Lui a-t-on offert un sacrifice pur? », demande saint Jean Chrysostome; et de répondre: « Ce n’est qu’après la venue du Christ. » Le sacrifice pur est la divine Eucharistie. Lorsque l’on compare le sacrifice judaïque à l’offrande de l’Eucharistie, on comprend que « le nouveau sacrifice est le seul pur ; car il est offert non par la fumée et l’odeur des viandes, ni par le sang et le prix du rachat, mais par la grâce de l’Esprit-Saint ».

L’encens qu’utilise maintenant le célébrant est la préfiguration de la descente du Saint-Esprit sur les Dons offerts : « La fumée odorante signifie la bonne odeur de l’Esprit saint. » Lorsque le célébrant encense, « il honore Dieu par l’offrande et la bonne odeur de l’encens, et montre que ce qu’il accomplit, il l’accomplit ensemble avec l’Esprit saint ». « L’encens qui se consume tout en répandant une fumée odorante montre la grâce de l’Esprit saint… c’est en même temps une vive lueur et un parfum spirituel qui pénètrent les sens, soit comme lumière visible pour les cœurs purs, soit comme bois de vie qui crucifie les désirs de la chair, ce bois qui parfume l’univers. »

Saint Jean Chrysostome nous propose d’allumer notre âme par le zèle divin afin que, par la prière, l’âme devienne elle-même un encensoir:

« L’encens est bon de lui-même et odoriférant, mais pour qu’il répande sa bonne odeur, il faut qu’il soit en contact avec le feu; de même la prière est bonne en soi, mais elle est meilleure et plus odoriférante quand elle est offerte avec ferveur et une âme ardente ; quand l’âme devient un encensoir, où s’allume un feu dévorant… Embrasez d’abord votre cœur par l’empressement, avant d’y meure la prière. »

Dans la liturgie de saint Jacques, le célébrant supplie le Christ de le rendre digne de se tenir devant le saint Autel avec une âme et un corps dégageant une bonne odeur: « Maître Seigneur Jésus-Christ, Verbe de Dieu, qui volontairement T’es offert à Dieu le Père comme un sacrifice immaculé sur la Croix, qui es le charbon en deux natures qui, porté par des pincettes, a touché les lèvres du prophète et qui a ôté ses péchés : touche aussi les sens de nous autres pécheurs, purifie-nous de toute souillure et présente-nous purs à Ton saint Autel afin de T’offrir un sacrifice de louanges. Reçois aussi cet encens de nous Tes indignes serviteurs comme un parfum de bonne odeur; parfume la mauvaise odeur de nos âmes et de nos corps, et sanctifie-nous par la puissance sanctifiante de Ton Esprit tout-saint. »