Le diacre encense la prothèse, puis l’Autel en en faisant le tour (en forme de croix), le sanctuaire et le peuple, disant à voix basse les tropaires :Au tombeau avec Ton corps, aux enfers avec Ton âme, comme Dieu au Paradis avec le bon larron, Tu siégeais sur le trône avec le Père et l’Esprit, ô Christ emplissant l’univers, Toi que nul ne peut cerner.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit.
Plus beau que le Paradis en vérité, plus brillant que toute demeure de roi, ô Christ, nous est apparu Ton sépulcre vivifiant. Il est la source de notre résurrection.
Et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen. Réjouis-Toi, demeure sanctifiée, divin tabernacle du Très-Haut: Mère de Dieu, c’est par toi que nous est donnée la joie et nous crions: tu es bénie entre les femmes, Souveraine immaculée.
Et il remet l’encensoir à sa place.
L’encensement, par le célébrant de l’Autel, du sanctuaire et de toute l’église, avant de commencer la célébration d’un sacrement ou tout autre office, constitue un usage très ancien. Cela se fait également avant la divine liturgie.
Selon saint Syméon de Thessalonique, le célébrant encense en forme de croix la prothèse et la sainte Table, et ensuite tout le sanctuaire. De cette façon, il montre que la transmission des dons de Dieu commence en premier lieu depuis le sanctuaire sacré, et de là se poursuit dans le reste de l’église. Par ailleurs, certains célébrants encensent aussi toute l’église et le peuple, ce que rapporte saint Denys. Il dit qu’avant la divine liturgie, toute l’église est encensée, en commençant et en finissant par le saint Autel. Car Dieu est le commencement et la fin des biens, et l’Autel est le trône et la place de Dieu .
En encensant de cette façon, le célébrant « manifeste la grâce, le don et la bonne odeur du Saint-Esprit qui est répandue depuis le Ciel sur le monde par Jésus-Christ et qui par le Christ est montée au Ciel ». Les trois tropaires susmentionnés que le célébrant récite tandis qu’il encense se rapportent à la Résurrection du Christ, le mystère que nous vivons à chaque liturgie. Le premier tropaire, particulièrement, nous introduit dans l’espace et le temps liturgiques. Le Christ, qui est avec nous, est le Dieu incirconscrit, qui emplit toutes choses. Pour cette raison, l’espace de la divine liturgie est l’infini, et son temps est l’éternité. C’est dans cet espace et dans ce temps que le célébrant nous accueille en nous encensant.
L’encensement à ce moment rappelle l’usage des peuples d’Orient de recevoir leurs hôtes en leur oignant la tête avec une huile parfumée (Lc 7, 46). Le Christ, par le célébrant, nous reçoit dans Sa maison, où nous sommes invités au Banquet eucharistique.