La divine Eucharistie est le prolongement sacramentel de la Cène mystique. Ce n’est pas sa répétition formelle, mais il s’agit de la même Cène mystique, car c’est le même Christ qui offre et qui est offert. Saint Jean Chrysostome dit :

« Croyez que même maintenant, c’est la Cène à laquelle le Christ était présent… Celle-ci n’est en rien différente de ce Mystère sacré… Car c’est Lui qui offre l’un et l’autre » Le saint est catégorique, car ce qu’il dit jaillit de l’expérience de sa sainte vie : « Celui qui a accompli le Mystère lors de la Cène, c’est Lui qui accomplit maintenant le mystère de la divine liturgie… Cette sainte Table est la même que celle de la Cène mystique et ne lui est inférieure en rien . »

La présence du Christ, la lumière qui brilla lors de la Cène brillent aussi à chaque Cène eucharistique. « Le Christ est présent maintenant également; Lui qui a dressé cette Table, c’est Lui qui la dresse maintenant. » Ayant offert en sacrifice Sa propre Personne, le Christ « n’a pas cessé son sacerdoce, mais II célèbre perpétuellement pour nous cette liturgie » et intercède pour nous auprès de Dieu.

Le sage Salomon a parlé prophétiquement de la Cène de la vie: La Sagesse a édifié pour elle une maison… et a dressé sa table. Elle a envoyé ses serviteurs, conviant à boire autour de son cratère, disant… Venez, mangez de mon pain; buvez du vin que j’ai mêlé pour vous… pour régner dans l’éternité (Pr 9, 1-6). Ce dont parle Salomon « sont les symboles de ce qui s’accomplit maintenant dans la divine liturgie… Le Dieu généreux est prêt [à être offert], les dons divins se trouvent devant nous. La Table mystique est dressée. Le calice vivifiant est plein. Le Roi de gloire invite à la Cène, le Fils de Dieu reçoit les invités… La Sagesse enhypostasiée de Dieu le Père, qui a bâti pour Elle un temple non fait de main d’homme, distribue Son Corps sous la forme de pain et offre Son Sang vivifiant sous la forme de vin. Quel mystère redoutable!… Quelle condescendance incompréhensible! Quelle compassion insondable ! ».

Participer à la Cène du Christ consiste à voir et à goûter Son amour: Goûtez et voyez combien le Seigneur est bon (Ps 33, 9). L’évangéliste Jean commence sa description de la Cène mystique en disant que c’est là l’expression de l’amour sans borne du Christ envers les disciples : Avant la fête de Pâque, Jésus… ayant aimé les Siens qui étaient dans le monde mit le comble de Son amour pour eux (Jn 13, 1). Et après s’être donné Lui-même comme nourriture d’immortalité, Il transmit le nouveau commandement d’amour: Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres; comme Je vous ai aimés (Jn 13, 34). Il révèle ensuite la grandeur et le caractère de Son amour pour nous. Il explique le premier comme (Jn 13, 34) par un deuxième : Comme le Père m’a aimé, je vous ai aussi aimés (Jn 15, 9).
Lorsque nous participons à la Cène de l’Eucharistie, nous participons à la Cène de l’Amour divin et sommes appelés à demeurer en lui.