À l’exhortation du célébrant invitant les fidèles à offrir la sainte anaphore en paix, ceux-ci répondent : nous l’offrons en paix et dans l’amour envers le Seigneur et nos frères. Nous offrons la miséricorde de paix. Nous offrons la miséricorde, c’est-à-dire l’amour, qui est le fruit de la paix. En effet, « lorsque nulle passion ne trouble l’âme, rien n’empêche celle-ci d’être remplie de miséricorde ».
Dieu nous dit par le prophète Osée que l’offrande de notre amour envers Lui et nos frères est préférable au sacrifice offert sans amour : Je veux la miséricorde et non le sacrifice (Os 6, 6). En outre, « tous les commandements de l’Ancien Testament concernant les sacrifices et les holocaustes sont contenus dans le commandement de la miséricorde et de l’amour ».
Aussi, il est impossible d’offrir le sacrifice de la glorification de Dieu avant d’avoir offert celui de notre amour. Le sacrifice qui est offert avec amour est celui qui est agréable à Dieu. C’est un sacrifice qui glorifie et loue Son amour: c’est un sacrifice de louange.
Les fils du Royaume, dont le trait distinctif est la paix, offrent la miséricorde de paix et le sacrifice de louange. « La miséricorde envers chacun qui se trouve dans l’adversité et qui a besoin d’aide. Mais c’est une miséricorde de paix. Lorsque nous aimons la paix envers tous, lorsque nous avons détruit toute inimitié et conflit avec tous, alors nous offrons le véritable sacrifice de louange. »
C’est ce sacrifice que nous demande Dieu : Immole pour Dieu un sacrifice de louange (Ps 49, 14).
« C’est-à-dire un sacrifice d’actions de grâces, d’hymnes sacrés, de glorifications par les actes… Vis de telle façon que ton maître soit glorifié. C’est aussi ce que le Christ nous enseignait par ces paroles: Que votre lumière luise devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les deux (Mt 5, 16)… Que ta vie soit donc telle que ton maître en soit glorifié, et tu auras offert un sacrifice parfait. »
Le chrétien fidèle sait quel sacrifice est agréable au Seigneur et il s’adresse à Son amour par ces mots : « Je t’offrirai la glorification de mon cœur, depuis l’autel de mon âme. Et je célébrerai pour toi le sacrifice de louange, qui est préférable à des myriades d’holocaustes. Je le célébrerai pour Toi le Dieu parfait. »
Dans la divine liturgie, nous offrons le sacrifice de louange par excellence. Par le Christ, nous les fidèles offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit de lèvres qui confessent Soft nom (He 13, 15). Lors de la sainte anaphore, les fidèles offrent des « prières, des hymnes, des actions de grâces, car tel est le fruit des lèvres »… Et « confesser Son nom », « c’est l’action de grâces à Lui rendues, en mémoire de tout ce qu’il a souffert pour nous ».
Le Seigneur aime ce sacrifice de louange, car c’est là que se trouve la voie du salut de l’homme : C’est le sacrifice de louange qui me rend gloire ; tel est le chemin par lequel Je montrerai à l’homme le salut de Dieu (Ps 49, 23). « La communion au Corps et au Sang du Maître est à juste titre appelée Salut de Dieu… parce quelle a été donnée comme rédemption des péchés ». Lors de la liturgie, nous offrons à Dieu un sacrifice de justice, et Dieu nous offre Son salut, c’est-à-dire le Christ (Lc 2, 30).