Le diacre : Bénis, Maître, le saint Pain.
Le prêtre bénit le saint Pain en disant : Et fais de ce pain le précieux corps de Ton Christ.
Le diacre : Amen. Bénis, Maître, le saint calice.
Le prêtre : Et ce qui est dans le calice, le précieux sang de Ton Christ.
Le diacre : Amen. Bénis, Maître, l’un et l’autre.
Le prêtre : En les changeant par Ton Saint-Esprit.
Le diacre : Amen. Amen. Amen.
Dans la liturgie de saint Jacques, le dialogue suivant a lieu entre le célébrant et le peuple, avant le commencement de l’anaphore. Le célébrant dit : Magnifiez le Seigneur avec moi et exaltons ensemble Son nom. Et le peuple répond : L’Esprit saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de Son ombre (Lc 1, 35). La réponse du peuple nous rappelle le dialogue qui eut lieu entre la Mère de Dieu, la « Pleine de Grâce », et l’archange Gabriel le jour de l’Annonciation.
Chaque divine liturgie est une nouvelle Annonciation. La supplication de l’Église envoie Ton Esprit-Saint sur nous rappelle en quelque sorte les paroles de la Toujours Vierge: Je suis la servante du Seigneur; qu’il me soit fait selon ta parole! (Lc 1, 38). Et l’Annonciation de l’Église qui enfante le Christ est accomplie.
Par la divine Eucharistie, la sainte Eglise devient la Mère qui enfante Dieu. Le Paraclet descend sur l’Église et sur les Dons précieux. De façon sacramentelle, le Verbe de Dieu est conçu, et Celui qui est hors du temps naît et est offert pour la vie du monde (Jn 6, 51). L’Église reçoit l’accomplissement de ces choses qui lui ont été dites de la part du Seigneur (Lc 1, 45) : Ceci est mon Corps… Ceci est mon Sang (Mt 26, 26-28).
Afin que le mystère de la divine Eucharistie soit célébré, le Seigneur a donné aux apôtres et à leurs successeurs « la puissance nécessaire pour pouvoir l’accomplir », c’est-à-dire le Saint-Esprit. « Telle est l’œuvre de cette divine descente. Car, descendu une fois, le Saint-Esprit ne nous a pas ensuite abandonnés, mais II est avec nous et II y sera pour toujours… C’est cet Esprit qui par la main et la langue des prêtres consacre les mystères. » La descente du Paraclet sur nous et ces dons ici offerts sont la réponse de Dieu à la supplication de Ses enfants. C’est l’assurance que Dieu nous considère comme Ses enfants et que nos dons ont été reçus par Son amour. « Quand vous voyez l’Esprit-Saint descendre en abondance, ne doutez plus de notre réconciliation avec Dieu », dit saint Jean Chrysostome .
Par la divine liturgie, « nous pouvons toujours célébrer la Pentecôte ». La descente du Paraclet est la Pentecôte eucharistique: «Le moment présent [de la divine liturgie] signifie ce moment [de la Pentecôte]. »
La présence du Paraclet rassemble le peuple de Dieu autour de la sainte Table. Le Paraclet soude toute l’institution de l’Eglise « Si l’Esprit n’était pas présent, l’Église n’aurait pas été fondée; mais puisque l’Eglise existe, il est manifeste que l’Esprit est présent . »
Saint Syméon le Nouveau Théologien disait, en dissimulant sa propre personne, qu’il avait entendu quelqu’un d’autre dire:
«Je n’ai jamais célébré sans voir le Saint-Esprit, de même que je Lai vu venir sur moi lorsque l’évêque m’a ordonné… Je L’ai vu simple et sans forme, mais assurément comme lumière. Et, alors que je contemplais… le Saint-Esprit m’a dit secrètement: “C’est ainsi que Je viens chez tous les Prophètes, chez les apôtres, chez les Saints et les élus de Dieu qui vivent aussi aujourd’hui. Car je suis le Saint-Esprit de Dieu .” »